Le procès de la cavale de Jean-Luc Germani s'est ouvert ce mardi 24 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris. Cette figure du grand banditisme est jugée pour détention de faux documents. Des papiers retrouvés lors de son arrestation en 2014 à Paris après trois ans de cavale. Trois autres personnes comparaissent, soupçonnées de lui avoir apporté une aide logistique.
Principal prévenu, Jean-Luc Germani ne s’est pas déplacé au tribunal correctionnel de Paris, ce mardi 24 septembre. Le parrain du banditisme, héritier du gang de la Brise de mer, est jugé pour détention de faux documents. Une audience lors de laquelle il aurait également dû s’expliquer sur sa cavale de trois ans.
Sur le banc des prévenus, trois autres hommes poursuivis pour faux documents et recel de malfaiteur. Parmi eux : Paul Canarelli, propriétaire du luxueux domaine de Murtoli, qui a fait le déplacement.
Il est reproché à l’hôtelier insulaire d’avoir hébergé Jean-Luc Germani à Murtoli. Des photos retrouvées par les enquêteurs montrent le principal prévenu, en compagnie de sa famille, en train de chasser dans le prestigieux domaine situé sur la commune de Sartène.
“Il arrivait en bateau sans me prévenir. Il venait ici pour voir sa famille qui résidait dans des bergeries, mais je ne le savais pas”, déclare à la barre Paul Canarelli, martelant qu’il ne savait pas que Jean-Luc Germani se trouvait chez lui.
Me Jean-Jacques Campana, qui représente le principal prévenu, soutient : “Ce qui fait le plus de mal à Jean-Luc, c’est d’avoir entraîné ses amis pour répondre de faits qu’eux contestent. Aujourd’hui pour tout le monde, et pour ceux qui l’accompagnent au banc des prévenus, on pourrait prendre le temps de la réflexion. Il y a le droit et il y a la vie.”
Un appartement refuge en région parisienne ?
Également présent, Jean-Charles Flori dit Pierrot Flori, présenté comme un mentor du gang de la Brise de mer. Il est suspecté d’avoir mis à disposition de Sandra Germani, sœur du principal prévenu, un appartement dans la région parisienne. Logement qui aurait servi de refuge lors de la cavale.
Si l’homme assure à la barre n’avoir jamais rencontré l’héritier du gang de la Brise de mer durant sa fuite, les investigations ont démontré que les téléphones des deux hommes ont borné aux mêmes endroits à plusieurs reprises. Une première fois au domaine de Murtoli, en Corse, et une seconde fois dans le Loiret lors de partie de chasse en Sologne.
Recherché pendant trois ans, Jean-Luc Germani est arrêté le 27 novembre 2014 à La Défense, en région parisienne. Il est alors en possession d’un faux passeport au nom de Jean Filippi. Ces faits seront évoqués mercredi, en son absence.
Le reportage de Marie-François Stefani et Jennifer Cappai :