Son fils de 39 ans a perdu la vie le 13 novembre 2015 au Bataclan. Une histoire douloureuse que Jean-Pierre Albertini a tenue a raconté dans un livre pour son petit-fils. Un récit pudique et bouleversant qui s'inscrit comme un bel hommage aux victimes et à leurs proches.
"C'est le jour où papa est mort." Cette phrase, prononcée par son petit-fils le 13 novembre 2019, bouleverse Jean-Pierre Albertini. Quatre ans plus tôt, son fils, Stéphane, 39 ans, est mort au Bataclan d'une balle dans le dos. "Mon petit-fils avait les larmes aux yeux, mais il n'a pas pleuré. Ce jour-là, je me suis dit qu'il fallait que j'écrive son histoire et celle de sa famille", explique-t-il.
Dans "Mourir au Bataclan", Jean-Pierre Albertini livre donc son témoignage. Le 13 novembre 2015, aucun membre de la famille de Stéphane ne sait qu'il est au Bataclan, sauf son épouse. "Ce soir-là, sa sœur cadette regarde son fil Facebook avant d'aller se coucher et elle se rend compte que son frère est dans la salle. Elle s'est rapprochée de la femme de Stéphane. Elles l'ont cherché jusqu'à 5 heures du matin en vain. J'ai appris la nouvelle à 8 heures", confie-t-il.
"C'était un être admirable, original, littéraire"
À travers son récit, Jean-Pierre Albertini dessine aussi le portrait de Stéphane. "J'ai voulu expliquer à mon petit-fils le bonheur de notre famille avant, l'importance que son père avait dans la famille. C'était un être admirable, original, littéraire. Il avait ses défauts, ses zones d'ombre, mais il avait aussi ses éclats de lumière", souffle-t-il les larmes aux yeux.
Jean-Pierre Albertini fait partie des 1.800 parties civiles du procès des attentats de Paris qui s'est ouvert ce mercredi à Paris. "J'attends que la Justice fasse son travail, que les peines prononcées soient à la hauteur du crime, qu'elles soient effectuées et contrôlées. J'espère que cela empêchera d'autres fous, ou d'autres personnes à qui on a fait un lavage de cerveau, de réitérer ce genre d'assassinats."
S'il dit qu'il se rendra de manière régulière au procès, il pense, pour l'heure, qu'il n'y témoignera pas. "Mon témoignage est dans le livre, je ne suis pas sûr de le refaire face à la barre. Je pense que c'est une épreuve douloureuse", estime Jean-Pierre Albertini.
Le procès des attentats du 13 novembre 2015 doit durer neuf mois.