Yassin Salem était jugé pour viols commis avec arme, agression sexuelle et exhibition. Les faits remontent à l'été 2017, en plaine orientale. En première instance, il avait été condamné à 18 ans de réclusion.
Lors du procès en première instance, en juin 2021, l'homme, âgé de 27 ans, la peine avait été supérieure aux réquisitions du parquet, qui étaient de 15 ans.
En appel, la cour d'assises de Corse-du-Sud a suivi presqu'entièrement les réquisitions du parquet, qui étaient de 16 ans, avec deux tiers de la peine de sureté, et sept ans de suivi socio-judiciaire.
Les jurés ont acquiescé au suivi socio-judiciaire, pas à la peine de sureté.
Aveux
Un élément majeur s'est invité dans ce procès, vendredi, au cours de la deuxième journée d'audience. Et on peut imaginer qu'il a joué dans la décision finale. Contrairement à la fois précédente, où il avait nié les faits, Yassin Salem a avoué avoir commis les faits qui lui sont reprochés.
Maître Francesca Seatelli, avocate de la partie civile, avait, durant sa plaidoirie de ce matin, reconnu que "ces aveux sont une pierre à l'édifice de la reconstruction des victimes". Mais cela, pour elle, ne suffisait pas : "le viol est un crime de mort qui laisse vivant".
Pour elle comme pour son collègue, Pierre-Marie Acquaviva, ces aveux, "de circonstance", visaient à adoucir la peine. Ce dernier avait pris soin de rappeler que Yassin Salem était "un prédateur, un chasseur".
Vengeance
La défense, de son côté, par l'intermédiaire de maître Jean-André Albertini, estimait que "juger ce n'est pas écouter la haine, ou l'affection". Maître Julien Pinelli, lui, a demandé aux jurés de "faire œuvre de justice et non de vengeance ou de brutalité". "Ne trempez pas votre plumes dans les larmes de la partie civile".
Au final, Yassin Salem voit sa peine réduite de deux ans.