Au second jour de son procès en appel devant la cour d’Assises de Corse-du-Sud pour viols commis avec la menace d’une arme, agression sexuelle et exhibition sexuelle, Yassin Salem a avoué avoir commis une partie des faits qui lui sont reprochés. Il avait jusqu’alors toujours nié.
« J’ai commis ces faits, je présente mes excuses aux victimes et à ma famille », lance Yassin Salem depuis le box des accusés ce vendredi 7 octobre. Depuis la veille, le jeune homme est jugé en appel par la cour d’Assises de Corse-du-Sud pour viol commis avec la menace d’une arme, agression sexuelle et exhibition sexuelle.
Ces faits, ce sont les deux viols commis le 24 juin et le 2 juillet 2017 qu’il avait jusqu’alors toujours niés et pour lesquels il a été condamné, en première instance, à 18 ans de réclusion criminelle par la cour d’Assises de Haute-Corse.
« En clair, ça veut dire que vous l’avez violée ? »
« Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? », demande la présidente du tribunal. L’accusé revient alors sur la nuit du 24 juin. « Je revenais d’une soirée, je reçois un SMS de mon frère, je me mets sur le côté. Je la vois arriver avec deux personnes, elle était saoule, j’ai vu qu’elle n’avait pas envie de parler. Je l’ai touchée, j’ai vu qu’elle ne disait rien alors j’ai un peu profité de la situation. J’avais un couteau », confesse-t-il. « Profiter de la situation, en clair, ça veut dire que vous l’avez violée ? », interroge la présidente. « Oui ».
Huit jours plus tard, Yassin Salem décide de se balader sur une plage. De loin, il voit sa seconde victime. Son propos devient imprécis. « Sur le chemin du retour, je l’ai regardée, j’ai parlé avec elle et j’ai couché avec elle. » La présidente le coupe : « Non Monsieur, coucher c’est quand la relation est consentie, vous l’avez violée. » « Oui », répond l’accusé. « Vous aviez un couteau ? » « Oui ».
Une question reste à éclaircir : l’agression de la troisième femme ayant porté plainte pour agression sexuelle en marge d’une soirée au bord de mer, le 8 juillet 2017. « Peut-être que je l’ai fait mais je ne m’en souviens plus. Quand les deux femmes sont arrivées, j’urinais. Je me suis retourné quand elles sont arrivées, elles m’ont dit que j’étais dégueulasse de faire ça. Je me suis excusé, je leur ai dit que ce n’était pas mon intention. Mais je ne me suis pas frotté. »
« Je sais que ce que j’ai fait est grave »
Avant de se rassoir, l’accusé réitère ses excuses. « Je sais que ce que j’ai fait est grave. Je veux que ça s’arrête, je sais que j’ai fait du mal. » Sur le banc des parties civiles, les deux victimes présentes restent stoïques. Ne regardent pas l’homme qui vient de passer aux aveux, les yeux dans le vague, elles fixent droit devant elles.
Yassin Salem continue : « Je sais que mes excuses ne feront pas oublier le passé, mais peut-être qu’elles pourront apporter un petit truc, je sais pas ». Le témoignage des trois victimes est attendu dans l’après-midi.