Le quatrième comité stratégique relatif à l'avenir institutionnel de la Corse, dédié au foncier et à l'urbanisme, se tient ce mercredi 7 juin à Paris. La matinée a notamment permis un retour sur les propositions formulées par les élus insulaires à ce sujet. Trois émanant de la droite auraient reçu une réponse favorable de Gérald Darmanin.
Débutée aux environs de 9h, la réunion a dans un premier temps été l'occasion d'une brève mise au point entre élus insulaires et ministre de l'Intérieur.
En pause méridienne, les membres de la délégation insulaire ont ainsi livré plusieurs détails sur la matinée. Alors que plusieurs élus nationalistes ont au cours des dernières semaines remis en cause l'avenir même du processus de négociation, l'estimant au point mort et le dialogue avec l'Etat sourd, les échanges ont débuté par une longue prise de parole de Gilles Simeoni, appelant à une "solution politique".
Selon certains participants, Gérald Darmanin se serait de son côté agacé de la forme et de la méthode des déclarations intervenues autour de ces discussions.
"Je pense que les préliminaires de cette rencontre ont permis à chacun de s'exprimer sur la bonne conduite à tenir en terme de méthode pour que le processus se déroule dans les bonnes conditions, affirme Jean-Martin Mondoloni, chef de file d'Un Soffiu Novu. Pour ma part, je pense qu'un certain nombre de doutes ont été levés quant à la façon dont on va parler, le rythme des rencontres et surtout les contenus".
Trois mesures favorablement accueillies par le ministre
La matinée aura surtout été l'occasion de revenir sur les réponses apportées par le ministère aux différentes propositions des élus insulaires au sujet de l'urbanisme et du foncier en Corse.
Jean-Martin Mondolonise félicite que le ministre ait répondu favorablement à trois mesures posées par la droite insulaire. Des propositions "qui du point de vue des administrations", et au sein du rapport transmis par les services de Beauvau, étaient pourtant inscrites comme non recevables.
Il s'agit "notamment d'une mesure sur la pérennité du Girtec, ou une autre sur la capacité à défiscaliser pour un certain nombre de ménages qui veulent avoir pour résidence principale des biens qui sont non vacants", détaille Jean-Martin Mondoloni.
"En Corse, on parle de crise du logement, quand il y a en réalité 20.000 logements vacants, dont 10.000 qui pourraient être réaménagés très rapidement en fonction d'un dispositif d'avantages fiscaux que nous avons soumis. Certes, cela coûtera cher à l'Etat, certes il y aura nécessité de contrôler, mais on nous avons bien fait comprendre que c'était de l'ordre du raisonnable et du faisable à très court terme", souligne-t-il.
Le projet d'autonomie bientôt soumis au vote à l'Assemblée de Corse
Parallèlement, le président de l'exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a indiqué qu'un vote et un débat sur le projet d'autonomie seront organisés avant le 14 juillet au sein de l'Assemblée de Corse. Date avant laquelle les élus devraient également à nouveau se réunir à Paris avec le ministre de l'Intérieur, avant présentation finale du projet auprès du président de la République.
La droite insulaire prévient : si ses élus essaieront de dégager "le maximum de consensus", ils pourront éventuellement présenter une formule différente de celle des nationalistes à l'arbitrage du chef de l'Etat.