Autonomie en Corse : le protocole d'accord ne satisfait pas une partie des nationalistes

Peuple corse, coofficialité de la langue... Ce n'est pas vraiment une surprise, certains des termes du protocole d'accord proposé n'ont pas vraiment fait consensus. Et la mobilisation dans les rues va continuer, a fait savoir le collectif.

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Peu de gens imaginaient que toutes les parties parviendraient à se mettre d'accord en trois jours, après des décennies de tensions et de valses-hésitations entre Paris et la Corse, d'autant qu'au sein même du mouvement nationaliste... D'autant que, au sein même du camp nationaliste, on peine à parler d'une même voix. 

Au terme du séjour de Gérald Darmanin, c'est confirmé. 

Hier soir, le ministre de l'Intérieur et nouveau "monsieur Corse" du gouvernement a décollé de Poretta, avec, à son actif, des avancées certaines, mais la situation reste compliquée. 

Ebauche

Durant toute la journée du vendredi 18 mars, les parties ont tenté de se mettre d'accord sur un protocole d'accord qui aurait été signé par tout le monde, gravant dans le marbre la bonne volonté de chacun. Sans succès. 

Gilles Simeoni avait pourtant revu Gérald Darmanin à Bastia, pour amender la première ébauche du protocole, venue de Paris. Afin qu'elle corresponde plus encore aux attentes des nationalistes. Et, on l'imagine sans peine, chaque mot a été pesé. 

Mais pas suffisamment pour emporter l'adhésion générale. 

Au terme de sa tournée bastiaise, à la mairie de Bastia, à la préfecture et à la CCI, le ministre a en effet participé à une visioconférence, depuis une salle de l'aéroport de Poretta. Face à lui, par écran interposé, les présidents de groupe de la CdC. Une ultime réunion qui aurait dû aboutir à la signature du protocole. 

On retrouve, dans ce qui était le compte-rendu des rencontres avec les élus, les socioprofessionnels et "forces vives", et les familles des prisonniers, plusieurs points majeurs : 

Parmi eux, l'ouverture des discussions sur le statut d'autonomie, "l'engagement que toute la vérité soit faite sur les circonstances de la tentative d'assassinat d'Yvan Colonna", "les enjeux en termes économiques, sociaux, culturels et notamment linguistiques", ou encore "une évolution concrète concernant "la langue, la culture, et la reconnaissance du peuple corse"...

Mais on y trouve aussi ce passage : "Si le ministre de l’Intérieur a confirmé l’absence de tabous quant aux sujets abordés, il a néanmoins réaffirmé deux principes intangibles rappelés par le président de la République :  la  Corse dans la République et le refus de créer deux catégories de citoyens".
Une phrase difficilement conciliable avec les notions de peuple corse, de statut de résident ou de  coofficialité  de la langue. 

Obstacles

De même, ça coince en matière de "libération des prisonniers", et de "suites civiles pécuniaires et juridiques des condamnations pénales intervenues".  Paris a tenu à préciser, dans le texte qui devait être validé hier soir, que "l'éventuelle libération des personnes définitivement condamnées révèle de l'autorité judiciaire indépendante du pouvoir politique".  Et que le reste serait "traité dans le respect des règles de droit applicables aux matières considérées".  

Le problème, c'est que ces points sont considérés comme non négociables par une bonne partie des élus   nationalistes. Et le PNC, Corse in Fronte et Corsica Libera, s'ils ont acté le document, on au final refusé de le signer. 

Dans la foulée, une réunion a été organisée à Corte, où étaient présents les différents courants nationalistes, hormis Femu, dont l'absence a été très remarquée. 

A près de minuit, ce vendredi soir, le collectif a fait savoir qu'en l'état actuel des choses, il allait maintenir la mobilisation. Une mobilisation qui prendra place à Ajaccio. Mais rien de plus, sur la date ou les modalités de cette mobilisation, n'a été communiqué.

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