Jacqueline Gourault a donc conclu samedi une visite de deux jours en Corse. C'était l'occasion de premiers contacts entre les élus insulaires et celle qui a été nommée Madame Corse. Deux jours qui ont permis à Jacqueline Gourault d’afficher une ébauche de méthode de travail.
Poignée de main bienveillante, sourires affichés, la méthode Gourault semble avoir séduit les représentants de la majorité territoriale lors de la visite la ministre les 5 et 6 janvier. Madame Corse a pris le temps de visiter la collectivité, les deux présidents ont passé leur premier oral dans une ambiance bon enfant.
Jacqueline Gourault ne ferme pas la porte à une évolution constitutionnelle là où la plupart de ses prédécesseurs se sont cantonnés à la question institutionnelle. Mais pour l'heure le cadre de cette évolution reste flou.
Aucun engagement concret n’a été annoncé de la part de Jacqueline Gourault. Elle ne parle pas d'autonomie mais croit en des lois différenciées selon les régions. « Il y a beaucoup de choses à faire et donc des adaptations qui sont nécessaires de la loi sur les territoires. Naturellement c’est quelque chose qui pourra débloquer un certain nombre de sujets concernant la Corse », indique-t-elle.
Contacts prometteurs
Concernant l'amnistie, le statut de résident, la co-officialité, les fameuses lignes rouges, l'ancienne professeure d'histoire géographie a sa propre méthode. « Il y a les interdits, vous savez c’est comme quand on éduque un enfant, il faut faire de la pédagogie. On ne commence pas par lui dire ‘ça c’est interdit, ça c’est interdit’. Quand on s’adresse à l’ensemble du corps social et notamment les Corses on commence par leur dire que le gouvernement est là pour les accompagner pour les aider à trouver des solutions dans leur vie quotidienne réponde à leurs problèmes et ensuite on leur dit : ‘mais ça non, on ne peut pas’ », continue-t-elle.
Malgré cette discipline les représentants de la majorité territoriale parlent de contacts prometteurs. Jamais depuis le processus de Matignon, au début des années 2000, les nationalistes ne se sont montrés aussi confiants concernant le dialogue avec l'état.
Reste à savoir désormais quelle sera la portée réelle de la visite de Jacqueline Gourault qui ne fait pas partie des chefs de file du gouvernement. Premiers éléments de réponse le 22 janvier prochain à Matignon avec l'entrevue entre le Premier ministre et les deux présidents corses.