Rapport de la commission Colonna : 'Il n’y a aucun état d’esprit de vengeance qui anime les membres du corps préfectoral" pour le préfet Christophe Mirmand

Selon le rapport de la commission parlementaire chargée de faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat d'Yvan Colonna, deux préfets en activité se seraient félicités, dans des échanges privés, du décès du détenu corse. Christophe Mirmand, président de l'Association du Corps Préfectoral et des Hauts Fonctionnaires du Ministère de l'Intérieur, et ancien préfet de Corse (2013-2016), se défend pour sa part de "tout état esprit de vengeance" dans un entretien accordé à France 3 Corse.

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Vous êtes président de l’association du corps préfectoral. La commission d’enquête chargée de faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat d'Yvan Colonna a mis en lumière une polémique autour d’une conversation qui aurait eu lieu entre deux préfets en exercice. Quel est votre sentiment ?

Je n’ai aucun élément qui me permette en tant que président de l’association du corps préfectoral de porter une appréciation sur des propos qui auraient été rapportés à des membres de la commission d’enquête et dont mention serait faite en annexe du rapport. Je n'ai donc pas d’élément d’appréciation me permettant de porter véritablement un démenti ou non sur ces propos. Bien évidemment, je peux simplement dire qu’ils ne me paraissent pas représenter l’esprit des préfets et sous-préfets et que le premier devoir d’un serviteur de l’État, c’est naturellement de manifester à la fois de la neutralité, et, bien sûr, une stricte obligation de réserve, par définition, dans les fonctions qui sont les nôtres. L’État que nous représentons dans les territoires, dans les départements, et dans les arrondissements pour les sous-préfets, se doit d’être un État bienveillant, garant de la mise en œuvre des lois de la République et bien sûr, profondément respectueux vis-à-vis de nos concitoyens, quels qu’ils soient.

Le ministre de l’Intérieur a indiqué qu’il allait demander des explications au député Jean-Félix Acquaviva lorsque le propos a été tenu face à l’ancien premier ministre Jean Castex. Est-ce-que vous-même, en tant qu’association, souhaitez avoir plus d’éléments sur ce qui a été inscrit en annexe de ce rapport ?

Je crois que le ministre de l’Intérieur lui-même a demandé que des éléments lui soient fournis. En tant que président de l’association du corps préfectoral, je n’ai pas de moyens particuliers d’aller au-delà. Encore une fois, je veux simplement souligner que notre engagement au service de l’État dans les fonctions territoriales que nous assumons, sous l’autorité du gouvernement, sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, exige de notre part de mettre en œuvre les lois de la République avec cette bienveillance que nous devons avoir vis-à-vis de nos concitoyens quels qu’ils soient. Nous portons, par ailleurs, un infini respect à la famille de Claude Erignac, à sa veuve, à ses enfants. Bien sûr, nous sommes naturellement attentifs à tout ce qui peut concerner la mémoire du préfet assassiné en 1998, mais avec cet état d’esprit qui est le nôtre, de servir l’État loyalement, avec rigueur, au service de nos concitoyens, pour pouvoir y représenter le gouvernement, y représenter l’État.

Avez-vous des moyens d’agir pour rétablir la vérité si ces faits n’ont pas été commis, si ces textos n’ont pas été envoyés ?

Il appartient au député de pouvoir transmettre ces informations, s’il en dispose, au ministre de l’Intérieur. Mais en tant que président de l’association, je n’ai pas de capacité, de moyens, pour intervenir sur ce sujet. Je peux dire simplement l’état d’esprit dans lequel nous travaillons : celui d’être des serviteurs de l’État, de la République, respectueux naturellement de l’autorité judiciaire mais aussi de tous nos concitoyens, de leur douleur, le cas échéant dans le contexte des évènements auxquels vous faites référence, et je crois que c’est essentiellement cela que nous devons défendre au sein de l’association.

Pas d’esprit de vengeance, c’est ce que vous dites en substance. En revanche, y a t-il chez vos collègues en général l’idée que l’État a pu être faible par certains aspects ?

Il n’y a certainement aucun état d’esprit de vengeance qui anime les membres du corps préfectoral. Nous sommes respectueux du fonctionnement de nos institutions. Et je n’ai jamais entendu de mes collègues le sentiment que vous exprimez, d’un État qui n’aurait pas été ferme, qui n’aurait pas été juste, qui n’aurait pas été à la hauteur des attentes de nos concitoyens.  

Quel est l’état d’esprit de l’association, 25 ans après les faits, vis-à-vis de cet assassinat du 6 février 1998 ?

Le parcours du préfet Claude Érignac, le souvenir de son décès dans les conditions du 6 février 1998 est pour l’ensemble des membres de l’association un souvenir très fort. C’est un souvenir bien évidemment important par l’engagement du grand préfet que fut Claude Érignac, par la façon dont il a illustré l’action du corps, au service de l’État, et les conditions dans lesquelles il a été tragiquement assassiné. C’est la raison pour laquelle son autorité morale est toujours présente et nous assurons sa famille de notre profond respect et naturellement, de notre affection. Voilà ce que je peux dire aujourd’hui de l’état d’esprit des membres du corps.

Vis-à-vis de l’affaire Colonna, quel est l’état d’esprit général de l’association ?

L’association n’a pas d’état d’esprit particulier vis-à-vis de ce décès qui est survenu à l’occasion de sa détention à la maison d’arrêt d’Arles. Nous sommes dans une situation où nous respectons profondément l’autorité judiciaire, où nous respectons profondément les responsabilités qui sont celles des parlementaires. Il n’y a pas d’état d’esprit ou de position à exprimer par l’association à l’occasion de ces évènements. Nous nous en tenons strictement à l’obligation de réserve qui est la nôtre et à laquelle nous sommes attachés.

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Rapport de la commission Colonna : l'association du corps préfectoral dément tout esprit de vengeance. ©D. MORET / FTV
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