Pour réduire les risques d'incendie, en particulier dans les zones périurbaines, il est important de débroussailler. C'est même une obligation légale. Mais cette mesure est-elle bien appliquée ? Illustration à Appietto, près d’Ajaccio.
De bon matin, les débroussailleuses vrombissent et le petit-bois vole. La propriétaire d’un terrain de la région ajaccienne a reçu un courrier de la mairie l'appelant à démaquiser.
Elle a fait appel aux services de professionnels. « Je pense que si tout le monde démaquisait autour de sa maison, il n’y aurait plus de problèmes en Corse. Mais tout est en friche, tout est à l’abandon surtout sur les maisons de campagne abandonnées », explique Noël Pais, entrepreneur forestier.
À quelques kilomètres, à Appietto, le souvenir de l'incendie de 2017 est encore dans toutes les têtes. À l'époque, les flammes avaient failli dévorer le village. Le maire ne cache pas son inquiétude à l'approche de l'été.
« La loi n’est pas vraiment figée »
Il déplore le manque de moyens auquel sont confrontés les élus locaux. Et la difficulté pour gérer une réglementation complexe.
« Les propriétaires qui ont des terrains constructibles ont le devoir de débroussailler. S’ils ne le font pas, il a des mesures, mais qui sont difficiles à mettre en œuvre. Et puis financièrement pour les communes, c’est très dur. Les propriétaires qui ont des terrains qui ne sont pas constructibles, n’ont pas l’obligation de débroussailler. Et les gens qui ont des habitations ont le devoir de rentrer dans ces terrains, sur un certain nombre de mètres, pour débroussailler. Mais le propriétaire du terrain peut aussi interdire. Donc la loi n’est pas vraiment figée », précise François Faggianelli, maire d’Appietto.
Il fait de la sensibilisation auprès des habitants. Mais certains n'ont pas attendu pour sortir la débroussailleuse et le balai. « J’ai 2 000 mètres de terrain. Le temps de tout nettoyer, il faut compter entre 15 jours et trois semaines », indique Pierre, un habitant de la commune.
Le débroussaillage est une obligation légale. Par arrêté préfectoral, il doit être garanti tout au long de l'année. Y manquer, c'est s'exposer à des amendes pouvant atteindre 1 500 euros.