Référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie : les réactions politiques corses

Le "non" l'a emporté (53,3%) lors du deuxième référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie ce dimanche 4 octobre. En Corse, une partie de la classe politique a apporté son soutien aux indépendantistes.

Non, la Nouvelle-Calédonie n'accède pas à la pleine souveraineté et ne devient pas indépendante. Du moins, pour l'instant.

Dimanche 4 octobre lors du référendum organisé en Nouvelle-Calédonie pour décider de l'avenir de l'île, le "non" à l'indépendance l'a emporté avec 53,26% des voix contre 46,74% pour le "oui".

Le "non" recule donc de 3 points par rapport à 2018 (56,4%). En outre, le scrutin a été marqué par une forte participation de 85,64%, contre 80,63% en 2018.

Soutien d'une partie de la classe politique corse

En Corse, les résultats de ce second scrutin étaient très attendus. Sur Twitter, à la veille du référendum, Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, apportait son "soutien indéfectible" au peuple Kanak, "peuple frère". Même soutien de la part du député nationaliste de Haute-Corse Jean-Félix Acquaviva. Paul-Félix Benedetti, chef de file de Core in Fronte s'est exprimé pour le "oui", "afin de tourner la page de 167 ans de colonialisme français." Le parti nationaliste Femu a Corsica a réaffirmé "sa solidarité fraternelle avec le peuple kanak et son soutien sans faille à ses aspirations, justes et légitimes." Idem du côté du mouvement "Core in Fronte" : "Les rêves de liberté sont à portée de main". Le Partitu di a Nazione Corsa a également encouragé le peuple Kanak "qui doit pouvoir, comme tous les peuples, jouir du droit légitime et fondamental de disposer de soi-même". Enfin, le président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a apporté son "soutien fraternel" aux Kanaks. À l'heure des résultats, Roccu Garoby, membre du PNC (Partitu di a nazione corsa), s'est réjoui de la progression du "oui". 

La Corse et la Nouvelle-Calédonie : deux destins liés

Le président indépendantiste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, suit de très près le sort de la Nouvelle-Calédonie.

En octobre 2019, il a signé avec le président indépendantiste kanak du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, Roch Wamytan, une convention entre leurs deux institutions.

Un partenariat pour "favoriser la coopération et à intensifier les échanges amicaux, administratifs, institutionnels, économiques, culturels et techniques entre la Corse et la Nouvelle-Calédonie", précisait alors la convention.

Cette convention vise également à mettre en œuvre des actions sur la "question politique du droit à l'autodétermination". "Nos histoires sont semblables, même si nous avons des différences, avait déclaré M. Wamytan. Nous avons un même colonisateur et nous voulons conduire un processus de décolonisation."

En octobre 2018, une délégation de Corsica Libera s'était rendue en Nouvelle-Calédonie, juste avant le premier référendum sur l'indépendance.

Plus récemment, le 12 août dernier, les représentants du mouvement Core in Fronte ont annoncé leur intention de proposer la rédaction d'un titre constitutionnel pour la Corse, similaire à celui de la Nouvelle-Calédonie. Un nouveau titre qui ouvrirait la voie à un processus d'autodétermination. "Pour nous, l'autonomie n'est pas un horizon infranchissable, et nous militons pour une option haute, analogue à celle de la Kanaky", déclaraient-ils alors.

La Corse n'est pas la Nouvelle-Calédonie !

Manuel Valls - 2018

À la tête d'une mission sur la Nouvelle-Calédonie en 2018, Manuel Valls s'était fermement opposé à une référence à la spécificité corse dans la Constitution. "La Corse n'est pas la Nouvelle-Calédonie !, avait-il ajouté. La Corse est une île méditerranéenne profondément française, qui doit être fière de son drapeau tricolore".

Vers un troisième scrutin ?

Ces référendums font partie de l'accord de Nouméa signé en 1998. Après un premier scrutin en 2018 où le "non" l'avait emporté avec 56,4% des voix, un troisième référendum peut être organisé d'ici à 2022 sur la demande est formulée par un tiers des membres du congrès calédonien.
"L’avenir, c’est la dernière étape de l’accord de Nouméa. Un troisième référendum est possible. C’est à vos élus du Congrès de le décider. L’État, fidèle à sa parole, se tient prêt à l’organiser si c’était leur choix", a déclaré Emmanuel Macron quelques minutes après les résultats officiels.

Le chef de l'État à accueil la victoire du "non" comme une "marque de confiance dans la République""avec un profond sentiment de reconnaissance".
 
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