Le "non" l'a emporté (53,3%) lors du deuxième référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie ce dimanche 4 octobre. En Corse, une partie de la classe politique a apporté son soutien aux indépendantistes.
Non, la Nouvelle-Calédonie n'accède pas à la pleine souveraineté et ne devient pas indépendante. Du moins, pour l'instant.
Dimanche 4 octobre lors du référendum organisé en Nouvelle-Calédonie pour décider de l'avenir de l'île, le "non" à l'indépendance l'a emporté avec 53,26% des voix contre 46,74% pour le "oui".
Soutien d'une partie de la classe politique corse
En Corse, les résultats de ce second scrutin étaient très attendus. Sur Twitter, à la veille du référendum, Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, apportait son "soutien indéfectible" au peuple Kanak, "peuple frère".Même soutien de la part du député nationaliste de Haute-Corse Jean-Félix Acquaviva. Paul-Félix Benedetti, chef de file de Core in Fronte s'est exprimé pour le "oui", "afin de tourner la page de 167 ans de colonialisme français."Soutien indéfectible au peuple #Kanak, peuple frère, auquel nous sommes intimement liés par le cœur, l’âme et les liens tissés dans l’histoire contemporaine. https://t.co/o22xgUmT88
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) October 3, 2020
Le parti nationaliste Femu a Corsica a réaffirmé "sa solidarité fraternelle avec le peuple kanak et son soutien sans faille à ses aspirations, justes et légitimes." Idem du côté du mouvement "Core in Fronte" : "Les rêves de liberté sont à portée de main".Per un soffiu di #Libertà...Demain le peuple #Kanak a rendez-vous avec l'histoire et son avenir.Que l'on espère émancipé, démocratique et libre. Notre soutien fraternel à nos frères et sœurs de #Kanaky. #Autudeterminazione pic.twitter.com/UM2cTVvxlL
— Jean-Félix Acquaviva (@JF_Acquaviva) October 3, 2020
Le Partitu di a Nazione Corsa a également encouragé le peuple Kanak "qui doit pouvoir, comme tous les peuples, jouir du droit légitime et fondamental de disposer de soi-même".Référendum en Kanaky ??
— Partitu Femu a Corsica (@Partitu_FemuAC) October 3, 2020
Femu a Corsica réaffirme sa solidarité fraternelle avec le peuple kanak et son soutien sans faille à ses aspirations, justes et légitimes.
Quelque soit le résultat de demain, le peuple aura pu jouir de son droit légitime à l’auto-détermination. pic.twitter.com/wUJduLCK9G
Enfin, le président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a apporté son "soutien fraternel" aux Kanaks.?[KANAKY]
— Partitu di a Nazione Corsa (@PNazioneCorsa) October 3, 2020
➡️ Demain le peuple de #Kanaky tiendra un #référendum sur son avenir institutionnel et exercera son drt à l'autodétermination.
➡️ Notre entier soutien au peuple #kanak qui dt pouvoir, comme ts les peuples, jouir du droit légitime et fondamental de disposer de soi-même. pic.twitter.com/L802nh73w9
À l'heure des résultats, Roccu Garoby, membre du PNC (Partitu di a nazione corsa), s'est réjoui de la progression du "oui".Il y a un an, je rencontrais Roch Wamytan, président du Congrès de Kanaky, pour signer un accord entre nos deux institutions et évoquer le 2e référendum d'indépendance. Les Kanaks ont à présent rendez-vous avec l'histoire. Notre soutien fraternel les accompagne. #Forza!#4ocOUI pic.twitter.com/ux4KzAMWv5
— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) October 3, 2020
#ReferendumNC2020 #NouvelleCaledonie #Kanaky
— Roccu GAROBY (@rgaroby) October 4, 2020
➡️ + 6pts de participation (vers 86% au final!)
➡️ le OUI progresse partout même dans les terres du non!
Le statut quo est mort, l'auto-détermination un droit inaliénable et imprescriptible! pic.twitter.com/NUykY5JUiL
La Corse et la Nouvelle-Calédonie : deux destins liés
Le président indépendantiste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, suit de très près le sort de la Nouvelle-Calédonie.En octobre 2019, il a signé avec le président indépendantiste kanak du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, Roch Wamytan, une convention entre leurs deux institutions.
Un partenariat pour "favoriser la coopération et à intensifier les échanges amicaux, administratifs, institutionnels, économiques, culturels et techniques entre la Corse et la Nouvelle-Calédonie", précisait alors la convention.
Cette convention vise également à mettre en œuvre des actions sur la "question politique du droit à l'autodétermination".
"Nos histoires sont semblables, même si nous avons des différences, avait déclaré M. Wamytan. Nous avons un même colonisateur et nous voulons conduire un processus de décolonisation."Très heureux de signer avec @WAMYTANRoch la convention qui lie le #Congrès de #NouvelleCalédonie et l'@AssembleeCorse ⤵️https://t.co/1RAqbDYc9h
— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) October 11, 2019
En octobre 2018, une délégation de Corsica Libera s'était rendue en Nouvelle-Calédonie, juste avant le premier référendum sur l'indépendance.
Plus récemment, le 12 août dernier, les représentants du mouvement Core in Fronte ont annoncé leur intention de proposer la rédaction d'un titre constitutionnel pour la Corse, similaire à celui de la Nouvelle-Calédonie. Un nouveau titre qui ouvrirait la voie à un processus d'autodétermination.
"Pour nous, l'autonomie n'est pas un horizon infranchissable, et nous militons pour une option haute, analogue à celle de la Kanaky", déclaraient-ils alors.Conférence de presse #CoreInFronte sur les institutions.
— Core in Fronte (@coreinfronte) August 12, 2020
Nous allons proposer la rédaction d’un Titre pour la #Corse, analogue à la Kanaky, et le soumettre au débat.
Une réunion publique aura lieu le 18/09 à Bastia avec Mme Wanda Mastor, professeur en droit public, comme invitée. pic.twitter.com/rXfj6SaEPd
À la tête d'une mission sur la Nouvelle-Calédonie en 2018, Manuel Valls s'était fermement opposé à une référence à la spécificité corse dans la Constitution. "La Corse n'est pas la Nouvelle-Calédonie !, avait-il ajouté. La Corse est une île méditerranéenne profondément française, qui doit être fière de son drapeau tricolore".La Corse n'est pas la Nouvelle-Calédonie !
Vers un troisième scrutin ?
Ces référendums font partie de l'accord de Nouméa signé en 1998. Après un premier scrutin en 2018 où le "non" l'avait emporté avec 56,4% des voix, un troisième référendum peut être organisé d'ici à 2022 sur la demande est formulée par un tiers des membres du congrès calédonien.Le chef de l'État à accueil la victoire du "non" comme une "marque de confiance dans la République", "avec un profond sentiment de reconnaissance".