Jeudi 16 mars, la Première ministre a appliqué l’article 49.3 à l’Assemblée nationale faisant ainsi adopter le projet de loi sur la réforme des retraites sans vote. Dans la foulée, le groupe Liot où siègent les trois députés nationalistes a annoncé qu’il souhaitait déposer une motion de censure.
La colère ne redescend pas dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Jeudi, l’article 49.3 de la Constitution a été utilisé afin de faire adopter l’impopulaire projet de loi sur la réforme des retraites sans vote des députés.
Dans la foulée, Bertrand Pancher, président du groupe Libertés Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot) dont font partie les trois députés nationalistes corses, annonce qu’il souhaite déposer une motion de censure transpartisane contre le projet de loi.
« Nous déposerons cette motion de censure avec ceux qui seront d’accord avec notre approche des choses. Sur le fond, le texte sera très précis et donc les gens qui s’y retrouvent seront appelés à voter. Il y a une situation d’urgence ici et tous les démocrates doivent s’y retrouver », a indiqué, jeudi soir, le député de la 1re circonscription de Haute-Corse, Michel Castellani au nom de l’ensemble des députés nationalistes.
Or, pour pouvoir déposer une motion de censure, il faut la signature de 10 % des élus de l’Assemblée nationale, soit 58. Le groupe Liot en compte 20, et a ainsi appelé les députés d’autres groupes à le rejoindre.
« Nous retirons notre motion au profit de celle de Liot »
Un appel entendu par Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise (LFI). L’homme fort de la gauche a annoncé ce vendredi que le groupe LFI soutiendrait la motion de censure proposée par le groupe Liot.
« Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure, et donc de retirer notre motion de censure au profit de celle de Liot », a expliqué Jean-Luc Mélenchon sur France inter. Voter la motion de censure « ne signifie rien d'autre que le refus de la réforme des retraites », « ceux qui ne votent pas la motion de censure sont pour la réforme », a-t-il prévenu.
Mais rien n’est encore gagné pour les indépendants. Si leur motion de censure est déposée, pour qu’elle soit adoptée il est nécessaire qu’une majorité des députés vote pour. Actuellement, 573 députés siègent au Palais Bourbon : il faut donc au moins 287 voix. Les oppositions doivent donc trouver, pour qu’une motion de censure soit adoptée, au moins 30 voix chez Les Républicains.
Deux autres groupes ont également annoncé leur volonté de déposer une motion de censure, celui de la Nupes et celui du Rassemblement national.