À deux jours de la rencontre à Paris entre les présidents de la collectivité unique et le Premier ministre des voix s'élèvent. Deux conférences de presse, l’une de Corsica Libera et l’autre de la Ligue des droits de l’Homme, étaient organisées ce samedi à Ajaccio sur cette réunion.
Corsica Libera hausse le ton avant la rencontre entre les représentants de la majorité territoriale et le Premier ministre. Par la voix d’Éric Simoni accompagné de Charles Pieri et Pierre Paoli, deux figures historiques en première ligne, le parti a mis en garde le gouvernement ce samedi à Ajaccio.
« Il s’agit essentiellement de réaffirmer un certain nombre de choses avec un certain recul par rapport à toutes les visites ministérielles. Nous ne sommes pas là pour répondre à la moindre saillie des commis de l’État. Nous sommes uniquement là pour réaffirmer de manière très sereine et très tranquille, que nous avons des clés pour solutionner le problème politique.
Et aujourd’hui nous savons que ça se décidera au plus haut niveau de l’État français. Le président de la République française aujourd’hui doit peser de son poids pour faire avancer les choses sereinement en Corse », indique Eric Simoni, membre de l'exécutif de Corsica Libera.
Démonstration de force de Corsica Libera devant les grilles de la préfecture. Jean-Guy Talamoni qui sera aux côtés de Gilles Simeoni à Matignon lundi n’a pas souhaité aborder cette rencontre. Il préfère laisser la parole aux cadres du parti.
Sans tabou et sans ligne rouge
Le rendez-vous entre la majorité territoriale et le Parlement est aussi attendu par la section insulaire de la Ligue des droits de l'Homme. André Paccou et ses collègues appellent le gouvernement à aborder la question corse sans tabou et sans ligne rouge surtout en ce qui concerne le rapprochement des prisonniers dits politiques.
« Le rapprochement de tous les prisonniers politiques doit aujourd’hui être effectué. C’est une des conditions importantes. Mais à terme, ça prépare quelque chose pour nous qui extrêmement important. C’est d’abord la perspective d’une autodissolution des organisations clandestines et puis en finir aussi avec la répression politique », précise André Paccou, porte-parole de la Ligue des droits de l'Homme Corsica.
Les attentes concernant le dialogue avec Paris sont nombreuses en Corse. Reste à savoir si la position du gouvernement saura satisfaire les différents acteurs