En Corse comme au niveau national, les syndicats sont arc-boutés contre la réforme des retraites, qui sera annoncée dans quelques jours. 64 ou 65 ans, le recul de l’âge légal est le pivot du projet du gouvernement. Les mobilisations se préparent.
Le 3 janvier dernier sur France-Info, la Première ministre, pour sa rentrée médiatique, s'est exprimée sur l'épineuse question des retraites. "On va porter une réforme qui décale l’âge de départ à la retraite à 65 ans, mais ce n’est pas un totem", a annoncé Elisabeth Borne. Le gouvernement ouvre donc la porte à une retraite à 64 ans. Mais pour les syndicats, 64 ou 65 ans, la réforme ne passe pas.
Dans le quartier Saint-Jean à Ajaccio, la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) a participé à une visioconférence nationale sur le sujet. Elle refuse, comme tous les autres syndicats, la justification de cette réforme.
"L’urgence n’est absolument pas là"
Le gouvernement en appelle à l’équilibre des comptes des retraites, mais, selon Marie-Jo Salvatori, secrétaire départementale de la CFDT, ce n’est pas ce que dit le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) : "Il est hors de question aujourd’hui de dire qu’il faut faire une réforme parce que le système est en danger. Le comité d’orientation a dit que nous avions le temps, jusqu’en 2033. Donc il faut qu’on nous explique aujourd’hui quelle est l’urgence ! Pour nous, il n’y a pas d’urgence financière. L’urgence, elle n’est absolument pas là"
Le taux d’emploi des 55-64 ans joue aussi contre la prolongation du temps légal du travail. Au niveau national, il atteint à peine 56%. Il serait, en Corse, encore plus bas. Les seniors sont, à l’évidence, peu prisés par les entreprises.
Vers une mobilisation massive ?
La réforme était également au menu de la réunion de bureau de Force Ouvrière (FO). Les remontées de terrain poussent à la mobilisation, comme l'indique Marcel Santini, secrétaire départemental de FO.
"Les réflexions que nous entendons le plus souvent, c’est : « les journées d’action, ça suffit, ça ne va pas suffire. Si on part en grève, il faut y aller pour de bon ». Ça, ce sont les propos de gens qui n’ont plus le choix, qui sont pris à la gorge, et qui savent qu’ils vont être obligés de se battre d’une façon ou d’une autre et de façon sérieuse. Il y a une forme de colère qui monte"
Ce sont les confédérations nationales, ensemble, qui donneront le timing des mouvements.
Le STC, syndicat majoritaire en Corse, s’est positionné contre la réforme, mais n’a encore rien décidé de sa participation.
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