Après plus de quinze mois de fermeture, les discothèques rouvriront le 9 juillet prochain. L’accès se fera sur présentation du pass sanitaire. Des tests antigéniques pourront aussi être effectués devant les établissements.
L'annonce a été officialisée en début de semaine : les discothèques pourront de nouveau accueillir du public à partir du vendredi 9 juillet. Lundi 21 juin, à l’issue d’une réunion à l’Élysée avec les représentants du secteur du monde de la nuit, Emmanuel Macron a autorisé leur réouverture.
Une véritable bouffée d’oxygène pour les gérants d’établissements qui vont pouvoir rouvrir leurs portes après plus de quinze mois de fermeture. En effet, les discothèques étaient fermées administrativement depuis le 17 mars 2020, date de début du premier confinement. "Nous sommes très satisfaits car on va pouvoir montrer au gouvernement que les patrons de boîtes de nuit sont capables de pouvoir gérer la crise d’une façon exemplaire", explique Alain Locatelli, représentant de la branche "nuit et bars d'animation musicale" au sein de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) en Corse.
Le 9 juillet, les patrons de boîtes de nuit devront respecter un protocole sanitaire : une jauge d’accueil du public a été fixée à 75% en intérieur. En extérieur, elle est de 100%. L’accès à la discothèque se fera sur présentation du pass sanitaire : les personnes vaccinées ou présentant un test PCR ou antigénique négatif pourront ainsi pénétrer dans l’établissement. Les autotests ne seront pas acceptés. "Le port du masque n’est pas obligatoire, poursuit Alain Locatelli. Il n’y a aucune jauge en termes de tables et de nombre de personnes autour."
Des barnums devant les boîtes
Lundi 21 juin, Alain Griset, ministre délégué aux PME, a indiqué que "les professionnels auront la possibilité d’installer des barnums, à l’entrée, pour réaliser des tests antigéniques rapides". "Le protocole a été acté mercredi soir", confirme Chritian Jouny, délégué général du Syndicat national des discothèques et des lieux de loisirs (SNDLL). Ce dernier a participé aux discussions avec le président Macron en début de semaine. "Nous avons discuté de ce pass sanitaire et avons mis en avant le fait de pouvoir faire réaliser ces tests par des professionnels."
"On va pouvoir effectuer ces tests devant l’entrée des établissements, confirme Alain Locatelli. Un organisme s’est proposé de le faire sur toute la France, explique le représentant de l’Umih nuit en Corse, également patron d’un club dans la région bastiaise. Ça a été acté et j’ai signé mon contrat ce mercredi concernant ma discothèque. Je suis d'ailleurs en train d'envoyer les formulaires à mes confrères sur l'île. Nous avons aussi pris contact avec l'ARS pour la communication."
Du côté de l’Agence Régionale de Santé, on préfère encore attendre avant de communiquer sur le sujet. Tout en rappelant : "Les tests, c’est très bien, mais c’est surtout la vaccination qui nous importe. Pour les plus jeunes qui fréquentent souvent les boîtes de nuit, si on se vaccine maintenant, on a son pass sanitaire fin juillet."
Des tentes devraient donc être installées devant certaines discothèques de l'île pour réaliser les prélèvements nasopharyngés dont le résultat est connu en quinze minutes : "L'entreprise spécialisée va se charger de toute l'organisation, explique Alain Locatelli. Elle monte la tente, fournit les tests et le personnel médical. Tout cela est pris en charge par la sécurité sociale, aussi bien pour le client que pour l'exploitant."
Gérant d'une discothèque dans le centre de Porto-Vecchio, Pierre Battesti est lui aussi séduit par l'initiative : "C'est une très bonne idée, lâche-t-il. On va nous aussi mettre en place ces tests devant notre établissement."
Ce dispostif pourrait s’apparenter à celui des campagnes de prévention routière des "capitaines de soirée". "On a déjà l’habitude de ces barnums, reprend Alain Locatelli. On n'aura pas besoin d’embaucher du personnel supplémentaire : au lieu de se mettre à l’entrée de la porte de l’établissement, le portier se mettra dans la tente avec le personnel qualifié. Les clients lui présenteront le pass sanitaire ou le résultat de leur test."
152 discothèques définitivement fermées en France
Frappé de plein fouet par la crise sanitaire, le secteur des boîtes de nuit a été le dernier à pouvoir reprendre son activité. En France, sur les 1.600 discothèques, 152 ont déposé le bilan. "Et 243 sont actuellement en observation ou en redressement", précise Christian Jouny. "En Corse, sur la vingtaine de boîtes de nuit, aucune n'a fermé à ma connaissance", souligne Alain Locatelli.
En Corse, sur la vingtaine de boîtes de nuit, aucune n'a fermé à ma connaissance
Malgré l'annonce de la possibilité de rouvrir, certains patrons sur le continent préfèrent garder portes closes. Ils pourront bénéficier des aides de l'État tant que les mesures de contraintes sanitaires seront en vigueur. Soit jusqu'au 15 septembre.
"Certains gérants sont partagés par rapport à la jauge et préfèrent rester fermés, confie Alain Locatelli. Chacun est libre de faire ce qu’il veut dans son établissement. Cependant, rester fermé, c’est scléroser la possibilité de démontrer au gouvernement que nous sommes capables de faire notre métier et recevoir notre clientèle en toute sécurité." Et le représentant de l'Umih Corse d'ajouter : "Sur l'île, je ne connais pas de patrons qui ne vont pas rouvrir leur discothèque."