La crise des déchets a été un sujet marquant de l’actualité en 2018. Entre blocages des centres techniques d’enfouissement, réunions publiques le feuilleton reste inachevé. L’export a été le seul moyen trouvé dans l’attente d’un traitement local des déchets.
En 2018, aucune solution durable n’a été trouvée à la crise des déchets.
Début décembre, le Syvadec devait annoncer l'attribution de l'appel d'offres concernant l’acheminement des déchets corses vers le continent, mais il n'a pas été pourvu.
Trois offres avaient été déposées pour transporter 70 000 tonnes de déchets depuis Bastia et Ajaccio jusqu'aux quatre sites de traitement choisis en septembre. Les offres ont été jugées trop élevées par rapport à l'estimation faite par le Syvadec.
Mais avant de penser à l'exportation, il a fallu tenter de trouver des solutions locales. L'hypothèse de nouveaux centres d'enfouissement technique (CET) portés par des acteurs publics est évoquée : un Castifao, l'autre à Moltifao.
Ces centres d'enfouissement technique resteront au stade de la simple piste. La Corse se retrouve donc avec deux CET, du moins, quand ils fonctionnent.
Blocages
Les élus du Sartenais-Valinco préviennent si des solutions ne sont pas trouvées, ils bloqueront le site de Viggianello. C’est le cas le 24 avril.
Le lendemain, Prunelli est bloqué lui aussi. Les sites sont désormais inaccessibles aux camions d’ordures ménagères autres que ceux des communautés de communes concernées. Le centre de Prunelli di Fium'Orbu refuse d'accueillir plus de déchets que prévu. « Chaque année, on a peur de passer de 43 000 à 60 000 tonnes, ce qui réduit la durée de vie. Ça nous apporte beaucoup de contraintes et on sait qu’on nous l’oblige. Notre position est de rester à 43 000 tonnes », indiquait alors Pierre-Simeon de Buochberg, maire de Prunelli-di-Fium’Orbu.
Les rues commencent à crouler sous les déchets. Après une dizaine jours de blocage le barrage est levé les pouvoirs publics s'engage à ce que le tonnage soit respecté et à trouver d'autres solutions. « Une généralisation du tri avec un effort très important dès cette année pour voir des résultats très significatifs, deuxièmement des usines de sur-tri, il faut les installer près du grand Bastia et du grand Ajaccio, et troisièmement des centres de stockage », déclarait Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse.
Stockage à même le sol
Mais le 20 août, une nouvelle crise éclate le centre de Prunelli arrive à 41 000 tonnes sur les 43 000 prévues cette année, les élus ferment le site aux camions venus d'ailleurs. La collectivité de Corse tente de convaincre et de négocier avec les habitants lors d'une réunion publique.
Le débat s'enlise jusqu'au 6 novembre où les services de la préfecture de Corse ordonnent la réquisition du CET de Prunelli di Fium'Orbu. L'État tente un déblocage par la force. Résultat : la population se mobilise, les maires du Fium'Orbu reçoivent le soutien d'élus venus de toute la Corse.
Les réunions s'enchaînent, mais Prunelli reste bloqué. Les ordures ramassées ne trouvent pas toutes un exutoire. Certaines communautés de communes stockent des déchets a même le sol, c'est le cas à Cauro, sur un terrain occupé par un agriculteur. « Il n’a y a aucune protection, rien n’a été préparé. C’est officieux, tout est fait comme ça, tout est fait comme ça, à l’arrache, à chaque fois », se désolait Xavier Bocognano, agriculteur.
Plan déchets
Pour sortir de la crise, la majorité territoriale tente au mois d'octobre d'exposer son plan devant l'assemblée de Corse. Il repose essentiellement sur le tri à la source et sur le travail de collecte des communautés de communes.
L’assemblée vote aussi la création de centre de tri aux périphéries des grandes agglomérations et la création de nouveaux CET. L’opposition dénonce des objectifs impossibles.
Même si l'exécutif espérait trouver d'autres solutions, l'export de 70 000 tonnes de déchets en 2019 orchestré par le Syvadec s’impose. La majorité affirme que la solution n’est pas durable et n’est qu’une transition jusqu'à un traitement local des déchets.