Christine Luciani, 64 ans, ne touche plus son allocation d'adulte handicapé depuis juillet dernier. Elle doit aujourd'hui vivre avec 380 euros par mois et tente, en vain, de remédier à cette situation autant complexe que rare.
C'est un véritable parcours du combattant, une lutte au quotidien. C'est l'histoire de Christine Luciani, une femme de qui n'a plus droit à son allocation d'adulte handicapée. Cette allocation représentait plus de 60% de ses revenus. Elle doit aujourd'hui vivre avec 380 euros par mois.
La CAF lui demande de prendre sa retraite
"Je suis révoltée de cette situation, ce n'est pas normal", s'indigne-t-elle. Tout a commencé en juillet dernier, lorsque Christine Luciani fait une mauvaise découverte : la Caisse d'allocations familiales (CAF) ne lui versera plus son allocation d'adulte handicapé. Elle lui demande de faire valoir ses droits à la retraite. Mais elle ne pourra l'être que l'année prochaine : "la CAF s'entête à ne pas vouloir me payer quoi que ce soit et me demande de demander ma retraite mais tout le monde le sait, un dossier de retraite met au moins 6 ou 7 mois à être établi. Donc je ne serai pas payée avant mars prochain et en attendant je fais quoi ?"
En attendant, elle doit vivre avec 380 euros par mois : "psychologiquement c'est terrible" et les factures d'impayés s'accumulent. L'association Isatis lui vient en aide dans un autre dossier et tente d'aider Christine à joindre les deux bouts. L'association la loge, l'accompagne financièrement et administrativement pour éviter que la situation ne se dégrade encore plus : "il y a l'alimentation, il faut qu'elle puisse se nourir et puis là il y a des factures qui commencent à s'accumuler aussi, constate César Herrero. On appelle les services concernés pour au moins demander un délai de paiement. Les factures arrivent en recommandé avec une coupure envisagée sur le gaz, l'eau ou l'électricité. Ca devient vraiment critique."
"L'énergie du désespoir"
Nous n'avons pas réussi à joindre la CAF. C'est elle qui verse l'allocation adulte handicapé : environ 520 euros sur les 900 euros que Christine avait pour vivre jusqu'à maintenant. A 64 ans, après plusieurs coups durs, Christine Luciani aurait bien voulu éviter cet imbroglio administratif, qu'elle appelle déjà "le coup de grâce".
Christine Luciani fait appel aux médias en dernier recours : "c'est l'énergie du désespoir". "Je ne vais pas attendre le mois de mars prochain pour retrouver ma dignité. Ca s'appelle de la diginité."