Il reste près de 5.000 maires à élire dans le pays. Et une vingtaine en Corse. A l'automne ou en juin, personne ne sait quand. Mais la date n'est pas la seule question en suspens...

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Deux mois, presque jour pour jour après le 15 mars, les conseils municipaux qui avaient remporté la bataille dès le premier tour vont enfin être installés. 
Le confinement, et la gestion de l'épidémie avaient repoussé l'échéance, mais dès le confinement enclenché, le gouvernement a donné le feu vert. Ce devait être début juin, ce sera entre le 23 et le 28 mai. 

Peut-être qu'Edouard Philippe a senti qu'il était temps de s'atteler, enfin, au gros dossier des Municipales.
Un dossier qui reste, pour partie, en suspens. 
 

22 communes en Corse

Il reste en effet à désigner les maires des 5.000 communes françaises qui ne s'étaient pas décidées dès le premier tour. 

En Corse, il en reste une vingtaine, parmi lesquelles Bastia, Porto-Vecchio, l'Ile-Rousse, Aleria ou Sartène... 
 

Si la date du 22 mars avait vite été abandonnée pour le second tour, c'était d'abord un report au 21 juin, une date entérinée par le Parlement, qui tenait la corde. 

Et puis fin avril, en pleine crise du coronavirus, un probable report du second tour à l'automne avait été évoqué. 
Le gouvernement n'avait rien annoncé d'officiel, mais Jacqueline Gourault, la ministre de la cohésion des territoires, avait avoué que "le réalisme" commandait que les élections se tiennent "après l'été". 
 

Juin, puis septembre, puis juin ?

Le vent a encore tourné. 
Et ils sont de plus en plus nombreux, candidats et maires dont le mandat avait été prolongé en raison de la suspension du scrutin, à plaider pour une élection dès juin. 
La raison ?
Le déconfinement. 

Si on est capable d'ouvrir les écoles et les commerces... - Christian Jacob (LR)

Christian Jacob, le patron des députés LR, l'a exposé clairement à l'AFP :
"Si on est capable d'ouvrir les écoles, les collèges, les lycées, les commerces, je ne vois pas au nom de quoi le deuxième tour ne pourrait pas se tenir en juin, si les conditions sanitaires le permettent". 
 

De son côté, le président de l'Association des Maires de France, François Baroin (LR), a affirmé aux sénateurs que "les maires dans leur totalité souhaitent que ce second tour puisse se tenir dans les meilleurs délais".

C'est tout le problème.
La tenue du premier tour, alors que l'épidémie s'abattait sur l'Europe, reste l'un des cailloux dans la chaussure d'Emmanuel Macron. 
Alors mieux vaut rester prudents, histoire d'éviter un second tour alors qu'une possible deuxième vague ferait son apparition. 
C'est pourquoi le gouvernement reste, pour l'heure, muet sur la question. 

Et s'abrite derrière l'avis du Conseil scientifique. 
Une fois qu'il aura été communiqué, Edouard Philippe remettra, "au plus tard le 23 mai", un rapport au Parlement. 
Et c'est sur celui-ci que se décidera la date du second tour. 
 

Second tour, ou nouveau premier tour ?

En Corse, la prudence est de mise. 
Beaucoup préfèrent ne pas se prononcer, même si la préférence, sans nul doute, va vers le mois de juin. 
Histoire d'y voir plus clair. 
 
 

Moi, j'attends le second tour tout à fait serein. En juin ou en septembre - Ange Fraticelli, Aleria

Ange Fraticelli (LR), le maire sortant d'Aleria, est élu depuis 1995. Et pour lui, c'est assez simple :
"Je me conformerai aux décisions du gouvernement. Le problème, c'est que si on vote à l'automne, il me semble qu'il faudra refaire le premier tour aussi, puisque la Constitution ne prévoit pas un délai aussi long entre deux tours.
Et il faudrait tout recommencer à zéro.
[Le Conseil d'État a souligné que le scrutin devra impérativement se tenir dans un délai de trois mois, à partir de la date du premier tour - NDLR]
On est dans le brouillard, même à Paris, ils ne savent pas".

Le maire d'Aleria, en mars dernier, avait été battu, d'une courte tête, par Dominique Venturini (sans étiquette). Son challenger avait réunuit 45,66 % des voix, contre 44,37% pour Ange Fraticelli. Mais ce dernier dit ne pas être inquiet :
"Je n'ai pas d'excès de confiance, mais j'attends le second tour tranquillement. Que ce soit en juin ou en septembre."
 

Au four et au moulin

Du côté de Porto-Vecchio, Georges Mela est lui aussi resté aux affaires, même si son opposant principal, Jean-Christophe Angelini, a terminé en tête du premier tour. 
 
Et le maire de droite assure que les élections ne sont pas sa préoccupation première. "On est pris dans l'action, on est face à une crise inédite, on doit redoubler de vigilance. Une crise sanitaire, économique, et bientôt sociale. Alors, le second tour..."
Georges Mela, qui vient de sortir d'une réunion avec les autres maires de l'extrême-sud, pour réfléchir à un projet commun concernant l'ouverture des plages, marque une pause.
"Et puis je vais vous, dire, je me demande si les électeurs, eux aussi, ont la tête à aller voter. On a tous d'autres chats à fouetter !"
 

 Une nouvelle pause...
"Comment on mène une campagne électorale, avec ça sur les bras ? Pour nos adversaires, c'est bien plus confortable. Ils peuvent scruter et critiquer toutes nos décisions, et on en sera comptables lors du scrutin". 

On a, tous, les candidats mais aussi les électeurs, d'autres chats à fouetter - Georges Mela, Porto-Vecchio

Et puis Georges Mela n'a pas envie de connaître une déconvenue comme celle du premier tour. Pour lui, l'abstention a joué un rôle prépondérant dans son résultat (39,97 % contre 44,49 % à Jean-Christophe Angelini, l'opposant historique).

"La première fois que j'étais élu, 85 % de votants au premier tour. La deuxième fois, 83 %. Et là, un peu plus de 50 %... Peu importe le vainqueur, que ce soit moi ou Jean-Christophe, il y aura un problème de légimité si le second tour est marqué par une forte abstention".

Bref, on le comprend, Georges Mela, même s'il ne le dit pas clairement, semble estimer que juin, c'est un peu tôt. Mais il se pliera, comme tout le monde, à la décision du gouvernement. 
 

Un scrutin sans équivalent. Jusqu'au bout

A Bastia, Jean-Martin Mondoloni, lui, s'amuse de notre question sur la date. Pour le candidat de droite, "tout cela n'est que spéculations.
C'est après le 23 mai qu'on en saura plus. Et peu importe qu'il y ait un ou deux tours. Je n'ai peur ni de l'un ni de l'autre". 

Je suis pour que les élections se tiennent à l'automne, voire même en mars 2021 - Jean-Martin Mondoloni, Bastia

Mais si l'on insiste, le proviseur du lycée Giocante de Casabianca nous donne sa préférence. "Je suis pour que les élections se tiennent à l'automne, voire même en mars 2021 ! Il faut une cohérence, l'épidémie est encore là, on ne peut pas demander aux gens d'être prudents, aux plus âgés de rester chez eux, et dans le même temps leur demander d'aller voter..."
 
 

Repartir en campagne, tôt ou tard

A Luri, dans le Cap Corse, c'est un peu différent. C'est l'une des 15 communes insulaires de moins de 1.000 habitants à n'avoir pas totalement rendu leur verdict.
Confirmer notre avantage du premier tour - Ghjuvan'Matteu Susini, Luri
 

C'est la règle du panachage qui prévaut, alors même si le maire sortant, Dominique Cervoni a été élu, avec 52,09 % des voix, il y aura un second tour. Chez Inseme Pè Luri, qui avait réussi une belle percée, on aimerait que les choses se décantent.

"Si les conditions sanitaires le permettent, nous préférerions que le second tour se fasse assez rapidement afin de profiter de cette dynamique et de confirmer notre avantage du premier tour" confie Ghjuvan'Matteu Susini, l'un des colistiers de la liste d'opposition, qui a, lui, obtenu 49,1% des suffrages. 


Reste désormais à guetter l'avis du Conseil scientifique, et la décision du gouvernement. 
Avant, de repartir en campagne. 
Une campagne en temps d'épidémie qui, elle aussi, s'annonce inédite...

 

 

les communes corses concernées
HAUTE-CORSE :
Communes de plus de 1.000 habitants
  • Aleria
  • Bastia
  • Ile Rousse

Communes de moins de 1.000 habitants
  • Avapessa
  • Cagnano
  • Centuri
  • Crocicchia
  • Feliceto
  • Galeria
  • Luri
  • Muracciole
  • Muratu
  • Petra di Verde
  • Vallecale

CORSE DU SUD :

Communes de plus de 1.000 habitants
  • Porto-Vecchio
  • Figari
  • Sartène
  • Zonza
Communes de moins de 1.000 habitants
  • Ota
  • Renno
  • Coggia
  • Sorbollano
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information