Session mafia à l’Assemblée de Corse : l’avis du collectif antimafia Massimu Susini

Ce vendredi le collectif antimafia Massimu Susini participera à la session extraordinaire sur la mafia organisée à l'Assemblée de Corse. Jean-Toussaint Plasenzotti, porte-parole du mouvement, explique ses attentes à France 3 Corse ViaStella.

La session spéciale sur la mafia à l’Assemblée de Corse aura lieu ce vendredi 18 novembre dans l’hémicycle du Cours Grandval.

La tenue de ce débat - reporté à plusieurs reprises - avait été annoncée cet été par le président du Conseil exécutif. Cela faisait suite à plusieurs demandes des deux collectifs antimafia insulaires, dont le collectif Massimu Susini, ainsi qu’à une question orale posée par le groupe Core in Fronte.

Jean-Toussaint Plasenzotti, porte-parole du mouvement, explique ses attentes.

Qu’attendez-vous des travaux prévus vendredi à l’Assemblée de Corse ?

On en attend beaucoup. La peur est dominante en Corse, l’étau est en train de se desserrer par le travail des collectifs, des médias.

Aujourd’hui nous voulons trouver une harmonie entre les espérances, les demandes de la société et les élus qui sont restés trop longtemps dans le déni. On attend beaucoup, mais on sait que le chemin sera long.

Un certain nombre de mesures vont être débattues, vous en proposez certaines notamment un renforcement de l’arsenal judiciaire pour lutter contre la mafia comme l’inscription du délit d’association mafieuse dans le code pénal. D’ailleurs, vous êtes parti en Sicile pour voir ce qui s’y fait et peut-être le ramener ici ?

Les magistrats italiens, au contact avec les magistrats français, demandent à ce que ces lois soient harmonisées à l’ensemble de l’Europe. Et c’est ce que nous demandons aussi, nous ne demandons pas des lois spécifiques pour la Corse comme certains pourraient le penser. Nous demandons aux élus de la Corse d’appuyer ces demandes, mais ce n’est pas du ressort de la collectivité. 

La collectivité peut travailler sur les marchés publics, sur l’urbanisme, le fameux dossier des déchets. Elle a des prorogatives sur lesquelles elle peut travailler et nous sommes en soutien. Mais la chose la plus importante, c’est la reconnaissance de la part des élus de la Corse du phénomène mafieux et à partir de là, on va pouvoir commencer à travailler. C’est ce qui nous a été proposé.

Il y aura aussi des mesures proposées par l’exécutif ?

L’exécutif nous a proposé une méthode de travail. La session commence le matin, on fait une suspension, les collectifs sont reçus pendant une heure et demie avec l’ensemble des élus. Et ensuite elle reprend pour une séance de travail d’environ une heure et demie puis des commissions seront mises en place sur quatre ou cinq mois. Ensuite, on rendra compte au public de ce travail. Mais la mafia est citée dans les cinq propositions.

Les services de l’État ne seront pas présents, qu’en pensez-vous ?

Pour que les Corses se parlent, on n’a pas besoin d’autorisation de qui que ce soit. L’État a bien sûr sa part de travail à faire. Et il ne peut pas être dans le déni non plus. Mais pour que les Corses puissent se parler, on a besoin de l’autorisation de personne. Et ce que nous allons faire durant cette session est fondamental et c’est heureux que cela arrive aujourd’hui. Mais c’est le début.   

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