SNCM : ce que l'on sait des quatre offres de reprise

L'avenir de la SNCM et de ses 1.500 salariés sera une fois encore vendredi entre les mains du tribunal de commerce de Marseille, qui examinera de nouvelles offres de reprise de la compagnie maritime. Que sait-on des quatre offres ? 

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L'avenir de la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée (SNCM) et de ses 1.500 salariés sera une fois encore vendredi entre les mains du tribunal de commerce de Marseille. La compagnie maritime est dans la tourmente depuis deux ans et demi.

Cinq candidats à la reprise, dont deux ont présenté une offre conjointe, sont désormais en lice. Leurs offres sont fermes depuis mardi minuit, et leur contour en partie connu. Toutes prévoient des centaines de suppressions d'emplois.

Baja Ferries/Stef

Qui est derrière cette offre ? Cette offre conjointe émane d'un consortium d'entreprises autour du groupe Stef, et de l'armateur français Baja Ferries : le premier poursuivrait l'activité entre la Corse et le continent, l'autre s'intéresse aux lignes Marseille-Alger et Marseille-Tunis. 

Quel investissement ? Le dossier est "entièrement financé" pour un montant total d'investissements de 50 millions d'euros pour la partie Corse et 30 millions pour le Maghreb, selon Jean-François Mahé, l'un des porteurs de l'offre.

Combien d'emplois sauvés ? Les deux repreneurs associés promettent de sauver 726 emplois (535 pour la Corse, 191 pour le Maghreb) (chiffres communiqués au 2 septembre).

Qu'en pensent les syndicats ? Cette offre est redoutée par les syndicats, qui dénoncent une vente à la découpe, au détriment des salariés. D'autant que l'activité Corse pourrait encore être redécoupée en plusieurs entités. D'autres acteurs dénoncent un "monopole" en cas de reprise de l'activité Corse par Stef. Ce groupe détient en effet déjà la compagnie La Méridionale, dont les navires à la coque rehaussée d'un liseré azur partagent avec la SNCM le bénéfice de la délégation de service public (DSP). De son côté, le groupe Stef répond n'être que l'une des parties prenantes au projet sur la Corse, à hauteur de 40%, et que la nouvelle entité "n'aura aucun lien par rapport à la compagnie Méridionale"

Corsica Maritima

Qui est derrière cette offre ? Cette offre est portée par un consortium d'une centaine d'entrepreneurs insulaires qui ont tout intérêt à ce qu'un service de transport de marchandises Corse-Continent continue d'être assuré, au meilleur coût : ils représentent 60% du fret entre l'île et le continent.

Quel investissement ? Le dossier prévoit de maintenir un service continu toute l'année, sans délaisser pour autant le transport de passagers. La compagnie serait ramenée dans le vert en 2017. Les repreneurs potentiels, des entreprises du BTP et de la distribution notamment, promettent d'investir et d'exploiter la flotte sous pavillon français. Ils veulent renouveler la flotte en commandant de nouveaux bateaux dès 2016.

Combien d'emplois sauvés ? Communiquant abondamment sur leur offre, ils promettent de sauver 700 à 800 emplois. 

Qu'en pensent les syndicats ? Selon ses promoteurs, dont le patron en Corse du groupe de matériaux du BTP Gedimat, Pierre Anchetti, l'offre Corsica Maritima serait la seule qui tienne économiquement, que la délégation de service publique soit reconduite ou non. Un point dont les syndicats doutent.


Et deux autres candidats dont nous avons peu d'informations... 


Rocca

L'entreprise corse Rocca est le numéro un du transport routier en Corse. Ses activités sont variées et s'étendent à l'immobilier et au traitement des déchets. Ce candidat, un temps proche du groupe Stef, devra convaincre que son offre tient toujours debout depuis que le propriétaire de la Méridionale s'est rapproché de son rival, Baja Ferries.

Une source syndicale qui a consulté le dossier évoquait début septembre une offre "radicalement différente" de celle présentée en juin, assurant "le plus haut niveau de reprise du personnel (830 salariés), et qui conserverait l'activité sur le Maghreb". 

Garin

Ce dernier projet de reprise est porté par l'ancien directeur du port de Marseille Christian Garin, intéressé par la compagnie depuis longtemps. Celui-ci devait s'allier avec un grand armateur côté en Bourse à l'étranger et prévoit de réduire le nombre de navires vers la Corse. 
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