Le consortium Corsica Maritima, candidat à la reprise de la SNCM, a dénoncé vendredi la présentation "déformée et grossière" faite de leur offre par le procureur de Marseille, qui a privilégié l'offre de Patrick Rocca, qui s'est gardé de son côté de tout triomphalisme.
Les entreprises corses qui portent le projet Corsica Maritima "sont indignées par les propos du procureur et du juge commissaire lors de l'audience du 4 novembre", devant le tribunal de commerce de Marseille, ont-elles écrit dans un communiqué, dénonçant une "manipulation". Elles dénoncent la présentation "déformée et grossière" faite de leur offre par le procureur de Marseille, qui a privilégié l'offre de Patrick Rocca.
"Fallait-il procéder à une présentation aussi déformée et grossière de l'offre de Corsica Maritima pour la disqualifier d'une manière aussi abusive ? Qui peut croire que les 130 entreprises du consortium ne seraient pas représentées par une gouvernance claire et structurée ? (...) Qui peut croire que l'offre de financement de Corsica Maritima n'est pas garantie lorsqu'elle s'appuie sur une trésorerie de 62 millions d'euros et un apport en capital de 15 millions d'euros? (...) Enfin, comment le procureur peut-il remettre en cause devant le tribunal, notre sérieux, nos compétences et notre honorabilité en pointant du doigt notre business plan, alors que ce dernier a été l'objet d'un travail acharné durant des mois ?", s'interrogent-elles.
"Qui peut croire que les 130 entreprises du consortium, parmi les plus importantes de Corse, seraient moins solvables que l'offre retenue par le procureur ?", demandent les entreprises corses qui portent le projet Corsica Maritima.
De son côté, Patrick Rocca, qui se présente comme le premier employeur privé de Corse, à la tête d'un groupe de 27 sociétés, dans les transports, mais aussi l'immobilier, le BTP et les déchets a réagi vendredi. "L'avis du procureur est un avis parmi d'autres, un avis qui compte, mais pour le moment, je suis sur un "wait and see"" a déclaré l'entrepreneur corse.
Le passé judiciaire de cet homme d'affaires de 50 ans, condamné en février 2014 par le tribunal correctionnel d'Ajaccio à trois mois de prison avec sursis et 100 000 euros d'amende pour escroquerie, abus de bien social et faux et usage de faux, n'entraîne pas d'incapacité à exercer et ne fait pas obstacle, aux yeux du parquet, à la reprise de la SNCM. "J'ai un passé, il faut l'assumer, je l'assume", a commenté à ce propos Patrick Rocca.