Dans un article du journal Le Marin qui parait en kiosque vendredi 14 mars, Thibaud Teillard pose la question suivante : « L’Etat veut-il vraiment sauver la SNCM ou cherche-t-il juste à laisser passer l’échéance des Municipales?"
Le mardi 18 Mars, se tient un nouveau Conseil de Surveillance de la SNCM consacré à l’étude d’un chantier naval, pour le renouvellement de la flotte. C’est dans ce contexte que la CFE-CGC a envoyé, le 12 Mars, un courrier au ministre des transports, Frédéric Cuvillier. Un courrier commun de l’Intersyndicale, à l’exception du STC (Syndicat des Travailleurs Corses), a été adressé à Jean-Pierre Jouyet Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignation.
Cet organisme doit rendre un arbitrage budgétaire sur le renouvellement des navires, avant le 15 Avril. Pour l’instant, Jean-Pierre Jouyet ne s’exprime pas. C’est pour cela que les syndicats veulent connaître sa position sur le plan à long terme proposé par la direction de la SNCM, malgré l’opposition de l’actionnaire Veolia.
Pour certains observateurs, la date du 15 Avril est une façon de remettre le dossier à plus tard, c'est-à-dire après les Municipales.
« SNCM. Une lettre d’intention en forme de leurre ? »
« SNCM. Une lettre d’intention en forme de leurre ? » C’est le titre d’un article du journal Le Marin qui va paraître en kiosque le vendredi 14 mars. Thibaud Teillard, qui suit le dossier depuis plusieurs années, pose la question : « L’Etat veut-il vraiment sauver la SNCM ou cherche-t-il juste à laisser passer l’échéance des municipales?"
"La promesse d’une lettre d’intention de commandes ne règle rien, tant que l’actionnariat ne sera pas modifié. Des basses manœuvres se profilent. » écrit-il encore.
Evincer la direction de la SNCM ?
Selon le journal Le Marin, il existe une tentation de se débarrasser de l’équipe dirigeant de la compagnie. « Dans la foulée, se profile une basse manœuvre du côté de Transdev: destituer le directoire et son emblématique patron Marc Dufour qui refuse le dépôt de bilan, qu’il peut lui seul décider. Seul le conseil de surveillance (au sein duquel un pacte d’actionnaire, qui donne de fait la clé du pouvoir à l’Etat qui n’a que 25 %, met en minorité l’actionnaire majoritaire Transdev) peut remplacer le directoire".
"Donc, pour les partisans du dépôt de bilan, il faut renouveler ce conseil ce qui ne peut passer que par une assemblée générale des actionnaires, où cette fois, Transdev pèse pour 66 %. Cette AG n’est pas convoquée mais certains craignent qu’elle ne le soit au lendemain des Municipales à Marseille…»
Deux lectures financières
L’actuel Directoire de la SNCM est convaincu que son plan de relance est réalisable. Le montant des créances dues à la compagnie est élevé : « (…) la situation financière de la SNCM reste sur le fil du rasoir alors que l’Office des transports de la Corse lui doit près de 75 millions d’euros au titre des combustibles et du non paiement du solde de la DSP du service complémentaire. » écrit Le Marin.
En revanche, l’actionnaire Veolia fait tout pour pousser la compagnie vers le tribunal de commerce.
Dans quelle direction l’État va-t-il trancher ? Pour Thibaud Teillard « seul un changement rapide d’actionnaire, avec une présence directe, même temporaire, de la CDC au capital, peut les sauver du chaos orchestré en sous-main. »
Selon des observateurs de cette histoire, l’objectif final est de dépecer la SNCM au bénéfice « d’intérêts concordants »
Pour l’instant, le cabinet du ministre des Transports semble en phase avec l’actionnaire Veolia.
Il reste à savoir si le Président de la République va tenir ses promesses de campagne. Réponse après les Municipales.