Depuis le mois de juin, il est interdit de laver son véhicule chez soi et chez un professionnel qui n'est pas équipé d'un système de recyclage d'eau. Une mesure pour limiter les usages de l'eau, car la Corse est placée en vigilance "sécheresse".
Été chaud, épisode Sirroco... la Corse s'assèche de plus en plus. Les deux départements sont passés en "alerte sécheresse" début juin. Des risques de pénurie d'eau menacent même la région dès l'automne prochain. Dans ce contexte, les autorités ont appelé les habitants à une utilisation "raisonnée" et "économe" de l'eau et ont été contraintes d'imposer certaines restrictions.
Ce sont ces dernières que le syndicat des carburants de Haute-Corse pointe du doigt. Alors que la saison estivale démarre tout juste, les deux départements ont, notamment, interdit le lavage de véhicules chez les particuliers, mais aussi chez les professionnels.
Interdiction de laver son véhicule
Sur le site internet du département de la Haute-Corse, le lavage de voitures chez des professionnels est soumis à "interdiction sauf avec du matériel haute pression et avec un système équipé de recyclage de l'eau et sauf impératif sanitaire". Problème : certaines stations-service de la région, non équipées, subissent de plein fouet cette mesure.
C'est le cas d'Aline Fazzini, gérante d'une station-service au début du Cap-Corse, pour qui ces nouvelles restrictions sont "aberrantes". Cette professionnelle n'a pour le moment pas de récupérateur d'eau et ne peut plus ouvrir son service de lavage.
De lourdes conséquences économiques
"Sur la saison, c'est une perte de 30.000 euros. Nous subissons la mauvaise gestion d'eau des communes et cela retombe toujours sur les mêmes", s'insurge Aline Fazzini, qui ne comprend pas pourquoi des précautions n'ont pas été prises plus tôt dans l'année.
La gérante constate que certains automobilistes ne s'arrêtent plus dans son commerce pour faire le plein de carburant et préfèrent se rendre dans une station-service où il est possible de prendre de l'essence et de laver sa voiture.
De plus, selon cette dernière, les investissements que son entreprise a effectuée sur les nouveaux outils de lavage sont eux aussi concernés par l'arrêté. "Pourtant, ils ont une très faible consommation", se défend la gérante de la station-service de Toga, qui cherche depuis des semaines à acheter un récupérateur d'eau.
Plusieurs restrictions
En attendant, cette pompiste espère bénéficier d'indemnités pour compenser cette interdiction.
Parmi les autres restrictions mises en place par les deux préfectures, les habitants ont aussi l'interdiction d'arroser en pleine journée les espaces verts et l'interdiction de remplir sa piscine.
D'ici la fin du mois de juillet, une réunion va se tenir au sein du comité départemental de gestion de la ressource en eau. Il sera question d'analyser l'efficacité de ces premières mesures, afin qu'elles soient éventuellement renforcées si la situation ne s'améliore pas.