Jamais en Corse une enquête publique n'avait suscité autant de participation que celle du téléporté de la Communauté d'Agglomération du Pays Ajaccien. Plus de 5000 contributions, largement défavorables, pour une enquête qui sera clôturée le 30 juin. Un rythme d'envoi des commentaires qui fait planer le doute.
C’est à Mezzavia que le terminus du téléphérique est prévu. À la mairie annexe, cela n'a pas drainé les foules de ce quartier très habité. Sur le registre de l’enquête publique, seules trois observations ont été déposées depuis le 30 mai : une “pour”, deux “contre”.
Même retenue au bureau des services techniques de la ville : moins de 20 observations, mais un dossier solidement argumenté de l'opposition municipale et une pétition de 150 signatures contre.
5000 observations
Rien à voir avec la frénésie de participation très majoritairement défavorable qui a déferlé sur le registre dématérialisé. Plus de 5000 observations ce mercredi 28 juin, 500 enregistrées la veille. Du jamais vu.
À titre de comparaison, en avril dernier, le très commenté projet de coffres d'amarrages dans la baie d'Ajaccio a suscité 272 participations. En 2019, l'énorme dossier du PLU d'Ajaccio, 2500. Quant à la révision des espaces stratégiques agricoles pour la Corse entière, 1000.
Un record absolu donc.
Expression sincère ou engorgement volontaire ?
Les deux sans doute. De nombreux avis très courts et de copies, d'autres qui décortiquent le projet financier ou technique, comparent avec Toulouse et Brest, dénoncent les problèmes de base de la circulation ou soutiennent le téléporte pour tout changer...
Le rythme d'envoi des commentaires fait quand même planer le doute : s’agit-il de “trolls” ? On le saura après la clôture de l'enquête et la connaissance des adresses IP.
Rallonge
C'est au commissaire enquêteur de se plonger dans le dossier dès ce vendredi 30 juin. Il disposait d'un mois pour rendre son avis mais a demandé une rallonge à la préfecture. Elle lui sera accordée.
L'arrêté préfectoral qui pourrait lancer les travaux, lui, ne verra pas le jour avant la fin du mois de septembre.
Retrouvez le reportage de Florence Antomarchi :