L’histoire des vieux hôtels corses. Ces bâtiments incarnent les prémices du tourisme. Une équipe de France 3 Corse a fait le tour de l’île et s’est arrêtée dans des lieux emblématiques.
Elles sont présentes sur l’ensemble de la Corse. De vieilles bâtisses, parfois vieilles de plusieurs siècles qui incarnent les prémices du tourisme.
Une équipe de France 3 Corse a fait le tour de l’île pour retranscrire leur histoire.
L’Hôtel du Torrent, Saint-Pierre de Venaco
Construit par le comte François-Xavier Pozzo di Borgo, au milieu du 19e siècle, l’hôtel du Torrent à Saint-Pierre-de-Venaco a inspiré des artistes et accueilli des personnalités.
La bâtisse inspire des photographes, mais aussi des écrivains comme Emile Bergerat. Dans son livre, « La Chasse aux mouflons », il imagine une scène qui se déroule à l’intérieur même de l’hôtel.
Le bâtiment va attirer de nombreuses personnalités au fil des décennies. En 1943, lors de Libération de la Corse et en 1958, lors de son accès au pouvoir, le général De Gaulle s’arrêtera en bas du parc de l’hôtel.
Dans les années 1960, l’hôtel du Torrent accueil l’équipe de tournage du film : « La loi du survivant ». Acteurs et techniciens sont logés dans le bâtiment.
Actuellement, une partie de l’hôtel est toujours en fonction. Les propriétaires tentent, à grand frais de sauver l’autre partie de la bâtisse.
Le Grand Hôtel Continental, Ajaccio
Fin du XIXe siècle, Ajaccio change de visage. Tout doit être fait pour attirer une clientèle huppée. Le Grand Hôtel, aujourd’hui siège de la collectivité de Corse, est construit en 1894.
Il deviendra par la suite le Grand Hôtel Continental. Un jardin botanique, aujourd’hui classé, est alors conçu par un paysagiste lyonnais. C’est aussi à ce moment-là que sont plantés des palmiers à Ajaccio, qui font aujourd’hui partie intégrante de l’identité de la cité impériale.
Le gotha européen se presse au Grand Hôtel Continental. On y verra même l’empereur François-Joseph d’Autriche et son épouse, l’impératrice Sissi.
L’Hôtel des roches rouges, Piana
Maddy rouvre l’Hôtel des roches rouges, à Piana, en 1986, après 20 années de fermeture. Construit en 1912, la bâtisse est une parenthèse dans le temps. Elle présente encore des fresques art déco, témoignage de sa grande époque.
Un luxe auquel les villageois n’ont pas accès, mais l’établissement va permettre de dynamiser l’économie locale.
L’Hôtel de Baracci
Les fenêtres ont été murées. Malgré son état de décrépitude, le bâtiment conserve son atmosphère surannée. C’est l’ancien hôtel thermal de Baracci, en sommeil depuis 40 ans.
Son histoire commence à l’autre bout du monde, au milieu des années 1920. François-Xavier Giacomoni, originaire de l’Alta Rocca, se marie avec la fille d’un certain Valère Guery, grand propriétaire de Saigon.
L’hôtel sera la dot. Il est la réplique d’un établissement construit dans la station balnéaire de Dalat dans le Sud-Vietnam.
Les thermes, longtemps délaissés, ont bénéficié d’une cure de jouvence en 2012. L’hôtel ferait lui aussi, enfin, l’objet d’un projet de rénovation.
L’Hôtel les voyageurs, Bastia
L’hôtel les voyageurs est construit en 1890, à Bastia, à la Belle Époque. Par la suite, cette pension de famille est très fréquentée pour son restaurant de 600 couverts. Dans le quartier, l’animation est permanente.
En plus d’un siècle d’existence, l’hôtel a également accueilli quelques personnalités de passage à Bastia et renferme de nombreuses anecdotes.
En octobre 1948, par exemple, quelques hommes prennent leur quartier dans l’établissement pendant plusieurs semaines. Leur mission est sensée rester secrète, mais elle s’ébruite très vite dans Bastia.
Ils doivent plonger au large de la Marana pour retrouver le trésor de Rommel. De mystérieuses caisses s’entassent alors dans la cave de l’hôtel.
L’établissement n’a cessé de se moderniser. Même s’il a beaucoup changé, il reste une institution pour les Bastiais.