Ce mardi 9 janvier, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant le service de dialyse à Sartène. Elles protestent contre la suspension de leur médecin néphrologue et demandent sa réintégration.
"Nous sommes là pour dénoncer le calvaire que nous vivons depuis quelques semaines."
Ce mardi 9 janvier, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant le service de dialyse à Sartène.
Ces patients réclament la réintégration de leur médecin néphrologue, suspendu par la direction de la clinique de Porto-Vecchio dont dépend le service, depuis novembre dernier.
Une affaire sur fond de conflit entre le praticien et la direction de la clinique.
"On se retrouve sans personne"
Tout a commencé il y a quelques mois "quand la direction a voulu déplacer les patients de Sartène vers Porto-Vecchio, puis qu'elle a suspendu notre médecin néphrologue, en privilégiant les médecins néphrologues intérimaires", explique Marie-Jeanne Alfonsi, porte-parole des dialysés de Sartène.
Depuis, plus rien ne fonctionne, selon les patients. "Les néphrologues changent constamment, ce ne sont jamais les mêmes, déplore la porte-parole. Avec nos antécédents médicaux et les nombreuses pathologies que nous avons, en plus de notre pathologie chronique, un médecin qui reste une semaine ou 15 jours ne peut pas avoir une connaissance approfondie de notre dossier médical."
Les patients réclament donc la réintégration de leur médecin. "On avait un néphrologue depuis de nombreuses années et là, on se retrouve sans personne. Le docteur, je le connais depuis 2003, c'est quelqu'un de disponible, à l'écoute et très compétent."
Conflit
Le praticien aurait été suspendu parce qu'il ne serait pas en règle avec l'Ursaff. Pour le principal intéressé, il s'agit d'un "prétexte". Dans un communiqué, la clinique évoque également d'autres raisons qu'elle ne considère "pas opportun d'évoquer, dans l'intérêt même du praticien".
Agence Régionale de Santé, Conseil de l'ordre, le médecin a multiplié les recours contre la direction de la Clinique de Porto-Vecchio. Sa plainte a même déclenché l'ouverture d'une enquête de gendarmerie pour "harcèlement moral".
De son côté, la direction tient "à rassurer sur la permanence des soins qui sont et seront assurés sans discontinuité avec toujours la même exigence de qualité". La clinique atteste aussi qu'un médecin devrait être en poste de façon pérenne à Sartène à partir du 1er mars prochain.
Le reportage de Caroline Ferrer et Lionel Luciani :