Connaissez-vous le radon ? C’est un gaz naturel particulièrement présent en Auvergne et responsable d’affections pulmonaires comme le cancer du poumon. En Haute-Loire, une initiative vient d’être lancée par l’Agence Régionale de Santé, qui va permettre de mieux cerner sa présence dans les logements et limiter ses nuisances.
En Haute-Loire, Langeac fait partie des communes classées niveau 3, le plus haut niveau de présence de radon en France. Gérard est l’un des tout premiers habitants à avoir répondu à l’initiative de l’ARS (Agence Régionale de Santé) par le biais de la Communauté de communes. Il a accepté d’équiper son logement pour connaître la quantité exacte de radon qui s’y trouve. « Un petit appareil va emmagasiner le taux de becquerel (NDLR : unité de mesure de la radioactivité) par mètre cube, il va mesurer la radioactivité au sein de votre logement », lui explique Patrick Muller, bénévole de l'association CLCV Aura (Consommation, Logement, Cadre de Vie).
Mieux s'informer
Gérard Montel ignorait la présence de ce gaz lorsqu’il s’est installé à Langeac. « Il y a une quarantaine d’années, j’ai retapé ce logement. A l’époque, le radon, je ne connaissais pas du tout. On n’a pris aucune mesure pour le limiter. On a appris dernièrement que le radon était important ici, à Langeac. » Patrick Muller explique que depuis, les choses ont changé et les acheteurs sont mieux informés : « De plus en plus, la population française est sensible à ça, en particulier les gens qui achètent un bien. Désormais, les notaires leur indiquent que la commune est classée 1, 2 ou 3, trois étant les communes les plus exposées au radon. »
Un gaz cancérigène
L’Auvergne fait partie des régions où le taux de radon est le plus élevé. Issu de la décomposition de l’uranium, ce gaz est présent naturellement dans les sols volcaniques ou granitiques. Il est classé cancérigène avéré, d’où l’appel à projets de l’ARS. « Le radon est un gaz naturel radioactif, inodore, incolore et cancérigène. Il est la deuxième cause de cancer du poumon en France. Cela représente environ 10% des cas de cancer du poumon et environ 3 000 décès par an », alerte Laurence Ploton, responsable pôle santé de l’ARS en Haute-Loire.
Donner des solutions
Au total, 150 logements, sur une quarantaine de communes concernées, vont être équipés pendant deux mois d'un dosimètre. Pour Marie-Christine Delabre, vice-présidente de la Communauté de communes des rives du Haut-Allier, l’enjeu sera de pouvoir aider les habitants à améliorer leur logement. « Ce n’est pas faire peur aux gens, c’est les informer et leur donner les bons renseignements pour éviter la désinformation qu’ils pourraient avoir en allant sur internet. C’est également donner les bonnes solutions. » Des gestes simples et de bon sens peuvent suffire à éliminer la présence de radon dans un logement, comme l’ouverture des fenêtres 10 minutes par jour.
-Propos recueillis par Laurent Cluzel pour France 3 Auvergne