En Côte-d'Or, plusieurs associations locales ont eu vent de la construction d'une nouvelle piste de karting à Dijon-Prenois. Si la direction du circuit se dirige plutôt vers une extension du tracé actuel, certains ont peur de voir le projet avoir un impact négatif sur l'environnement.
Le samedi 7 décembre, les membres de Sentinelle de la montagne dijonnaise iront devant la mairie de Prenois (Côte-d'Or) pour distribuer des tracts d’informations, accompagnés d’une paire de bouchons d’oreilles. La raison ? L'association environnementale est persuadée qu'une nouvelle piste de karting va bientôt voir le jour sur le circuit de la commune.
"On souhaite alerter les citoyens qui sont directement concernés. L’information concernant ce projet d’aménagement n’est pas connue de la population."
Jean-Noël KabassiMembre du collectif de direction de la Montagne Dijonnaise
Contactée, la direction du circuit de Dijon-Prenois dément la construction d'une nouvelle piste. Elle évoque plutôt l'extension du circuit de karting actuel pour pouvoir y faire rouler des véhicules disposant des technologies de demain, notamment électriques et à hydrogène. "Des concessions et autres nous ont sollicité pour des demandes d’essais, de tests. Il fallait un circuit homologué. Avec cette extension, ils pourront venir faire leurs essais quand ils souhaitent", explique Yannick Morizot, président du circuit.
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Un projet de 1,4 hectare qui fait débat
Pas de seconde piste de karting donc sur le circuit de Dijon-Prenois. Mais un aménagement du tracé déjà existant. Le circuit mesure actuellement 1,250 kilomètre, il fera prochainement 1,93 kilomètre. "On modifie les courbes et les lignes droites pour pouvoir accueillir ces véhicules". Un projet qui s'étendra sur 1,4 hectare.
Deuxième piste de karting ou simple aménagement, le projet inquiète tout de même grandement l'association Sentinelles de la montage dijonnaise."Cela entraîne une nouvelle déforestation d’une surface de 1,4 hectare, l'artificialisation de surfaces jusqu’alors agricoles et forestières, la dégradation
de notre paysage de nature."
Mais la direction de Dijon-Prenois se veut rassurante et assure qu'aucun arbre ne sera touché, et qu'aucune espèce ne sera mise en danger. "Ce n'est pas de l’urbanisation. On a l’autorisation de pouvoir passer l’extension. On a fait des études à tous niveaux : l’eau, la faune et la flore. On a eu l’accord de tout le monde avec toutes les attestations de passage. J’ai fait le nécessaire pour qu’on n’ait pas de soucis", explique Yannick Morizot, président du circuit.
Vers plus de nuisances sonores ?
Au-delà de l'aspect environnemental, ce sont les nuisances sonores qui inquiètent Sentinelles de la montagne dijonnaise. "Cela va libérer encore plus la piste numéro une. Le niveau de bruit ne va pas augmenter, mais sera bien plus régulier comme l’activité sera plus importante."
On est surpris qu’un tel projet voit encore le jour en 2024.
Jean-Noël CabassyMembre du collectif de direction de Sentinelles de la montagne dijonnaise
Mais selon la direction du circuit, une piste plus longue et de nouveaux types de véhicules ne devraient pas faire plus de bruits. "Il n’y a rien qui change, ce sera dans les horaires traditionnels. Il n’y a aucune répercussion sonore sur notre environnement. Soit les kartings roulent, soit ce sont les phases de test. Pas les deux en même temps."
Ces explications vont-elles convenir à l'association ? Rien n'est moins sûr puisqu'à terme, elle souhaite voir "les activités de sports de loisirs motorisés à Prenois disparaître." Mais cela ne semble clairement pas dans les projets de la direction du circuit Dijon-Prenois, avec la prochaine extension de la piste de karting, dont les travaux vont débuter en 2026.