Violences faites aux femmes : que sont ces sacs distribués en pharmacie ?

En 2023, 94 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire. Pour sensibiliser à ce drame, des pharmacies du Puy-de-Dôme distribuent des sacs avec des numéros d'urgence. Une initiative lancée à l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes.

Depuis fin novembre, une pharmacie du Puy-de-Dôme distribue gratuitement des médicaments dans des sacs en papier sur lesquels figurent des numéros d’urgence contre les violences faites aux femmes. Objectif : sensibiliser le public et rappeler les numéros d'urgence auxquels les victimes peuvent recourir. Cette initiative s'avère essentielle pour de nombreuses patientes. Un client de la pharmacie confie : « Cela permet de téléphoner discrètement et anonymement, que ce soit par rapport à leurs maris ou à quiconque d’ailleurs ». Une autre patiente ajoute : « À force de voir ces messages, cela pourrait encourager les victimes à faire le premier pas et à en parler ».

Les pharmacies, un lieu privilégié 

Ce dispositif, lancé par la région, se déploie désormais dans toutes les pharmacies d'Auvergne-Rhône-Alpes. Cibler les officines pour cette opération de sensibilisation n'est pas un choix anodin. Maxime Merle, pharmacien, explique : « Les jeunes femmes se sentent peut-être plus à l’aise de nous parler de leur situation que d’aller voir le boucher ou le boulanger, car nous connaissons leurs traitements, leurs pathologies, et parfois leur vie personnelle ».

“Un numéro vert peut être utile” 

Un autre sac distribué par la pharmacie porte un « violentomètre » : un graphique qui, du vert au rouge, aide à évaluer si une situation est critique, incitant ainsi à appeler les services d’urgence avant qu’il ne soit trop tard. Yannick Bony, conseillère régionale de l’Allier (LR-DVD-SCA), précise : « Je pense qu’un numéro vert peut être utile. Parler à un inconnu, c’est plus facile. Il n’y a pas de jugement ».

En France, une femme sur sept est victime de violences conjugales. En moyenne, un féminicide est enregistré tous les deux jours et demi.