En Corse, le leader de la liste nationaliste Pè A Corsica Gilles Simeoni est donné vainqueur du second tour des élections territoriales avec 35,6% des suffrages. Portrait en vidéo de celui qui est arrivé au pouvoir en prenant la mairie de Bastia, en mars 2014.
Défenseur passionné de la cause nationale corse
Gilles Simeoni, net vainqueur des élections territoriales en Corse et qui sera élu jeudi président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale, est un défenseur passionné de la cause nationale corse.Premier maire nationaliste depuis 2014 d'une grande ville insulaire, Bastia, Gilles Simeoni, 48 ans, marié et père de trois enfants, est le fils du docteur Edmond Simeoni, figure emblématique du renouveau du nationalisme corse moderne, à la fin des années 60.
Avocat à Bastia, il a notamment défendu Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac.
Né le 20 avril 1967 à Bastia, ce juriste, docteur en sciences politiques, partisan du dialogue et du consensus et engagé dès l'adolescence dans le mouvement national, prône un "nationalisme d'ouverture".
Chef de la coalition autonomiste Femu a Corsica (Faisons la Corse) à l'Assemblée de Corse et opposé à l'action violente clandestine, il est un inlassable défenseur du peuple corse, de son patrimoine, sa langue et sa culture.
Tombeur de la dynastie Zuccarelli
Il a ainsi oeuvré au rapprochement avec les indépendantistes du parti Corsica Libera pour présenter une liste unique au second tour des territoriales. L'annonce du dépôt des armes par les clandestins du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), en juin 2014, a favorisé ce rapprochement.
Tombeur, il y a deux ans, de la dynastie Zuccarelli, du nom du maire radical de gauche sortant de Bastia Emile Zuccarelli, auquel son fils Jean tenta vainement de succéder à la mairie tenue par la famille depuis plus d'un siècle, Gilles Simeoni s'est souvent vu reprocher sa filiation par ses adversaires.
Son père, médecin et fondateur, en 1967, de l'Action régionaliste corse, avait été incarcéré après sa condamnation à cinq ans de prison par la cour de sûreté de l'Etat pour l'occupation, en 1976, d'une cave viticole à Aleria (Haute-Corse) dont les propriétaires pieds-noirs étaient accusés de malversations. Edmond Simeoni dénonçait alors "la corruption encouragée par l'Etat".
Gilles Simeoni, qui se prononça tôt contre la violence politique et pour la démocratie, se présente comme le pourfendeur du clientélisme et du clanisme, de gauche comme de droite.