Un genre de tourisme en plein essor, la location de bateaux. Les réservations s'accumulent, et les loueurs affichent complet. Alors que le bilan de la saison touristique s'annonce morose, le secteur navigue à contre-courant.
Comme beaucoup d'autres, Pierre et ses amis viennent en Corse, au mois d'août.
Mais pour eux, pas de plages où il faut se pointer à l'aube pour trouver un coin de sable, de restaurants bondés et d'embouteillages.
Ils ont loué un bateau et quittent le port d'Ajaccio pour le sud de l'île, et peut-être, si le coeur leur en dit, les côtes de la Sardaigne.
Ils sont passionnés de voile et les vacances, pour eux, c'est comme ça et pas autrement.
Ils les prennent à leur rythme, et loin de tout.C'est vivre une semaine avec les gens que j'aime.
Ou presque.
Parce qu'il va quand même falloir vivre à 5 sur un bateau, pendant quelque temps.
Alors mieux vaut bien s'entendre.
Mais pour Pierre, c'est là que réside tout le plaisir de la chose. "L'idée, c'est de vivre une semaine avec des gens que j'aime. Ce sont des moments d'échanges, des moments où on mange ensemble, où on va se baigner ensemble..."
Pour la semaine, la location reviendra à 2600 euros à la bande d'amis.
A Ajaccio, au port Tino Rossi, 4 sociétés proposent ce type de prestation.
Et si les professionnels du tourisme, cette saison, font un peu grise mine, le secteur, lui, ne connaît pas la crise.
Le cahier des réservations affiche complet.
Des vacances pas comme les autres
Pour Edmée Plaisant, présidente de la société Corsazur, il y a une explication à cela.Essayer le tourisme de plaisance, c'est l'adopter. "Une fois qu'on a le virus de la voile, qu'on est piqué, on ne peut plus arrêter. La plupart du temps ce sont des gens qui aiment ça depuis tout petits, qui ont navigué avec leurs parents, et qui le perpétuent. Un jour, on devient à son tour skipper, et on amène ses propres enfants. Alors nos clients, ce sont beaucoup de familles".
C'est le cas de la famille Ladou, qui vient de rendre le bateau loué, après avoir navigué le long des côtes corses. Ils viennent de rendre leur bateau et Axel, le petit dernier, est encore sous le charme. "On avait une eau turquoise, on avait des poissons, l'eau était très chaude, à 27 degrés! C'était top."
La plaisance compte un futur skipper de plus, apparemment.
Une condition sine qua non : savoir naviguer
Skipper, il faut l'être quand on loue l'un de ces bateaux.Les plaisanciers sont livrés à eux-mêmes, personne ne les accompagnera durant leur séjour sur l'eau. Mais la famille Ladou était bien préparée, et consciente des réalités de la navigation, comme nous le confie Sandra : "quand on tombe sur une semaine où les conditions sont idéales, c'est bien parce que ça autorise pas mal de mouillage, mais quand c'est plus compliqué, il faut savoir où on peut se mettre bien à l'abri..."
Tout s'est bien passé, et il est maintenant temps de reprendre l'avion pour Paris.
Mais la famille Ladou a le virus, alors ce n'est qu'un au revoir...