Les transporteurs corses, qui menaçaient de suspendre toute arrivée de fret sur l’île, ont obtenu des garanties de pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Un accord aurait été trouvé entre les compagnies maritimes et les dockers de Marseille.
Après la menace d’une suspension de tout transport de fret sur l’île, la situation semble s’apaiser. Les transporteurs insulaires ont finalement décidé de ne pas mettre leur projet à exécution.
Un accord entre les compagnies maritimes et les dockers de Marseille aurait été trouvé, vendredi 24 mars. "On travaillera donc normalement, on aura un jour de grève le mardi (Ndlr : le 28 mars est une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites), mais après tout devrait rentrer dans l’ordre", indique Jean-Marie Maurizi, président du syndicat des transporteurs corses.
Pourtant, deux jours plus tôt, la situation était particulièrement tendue. "Si les choses ne s’arrangeaient pas, on avait décidé de ne plus embarquer nos remorques de fret", rappelle-t-il.
Ultimatum
La raison de ce coup de colère : la grève des dockers contre la réforme des retraites, démarrée début mars, qui pèse lourdement sur l’activité des transporteurs corses. Les dockers sont en effet les seuls à pouvoir réceptionner les remorques de fret sur le quai, et à charger à bord.
Face à cette situation, les transporteurs corses avaient fait appel aux élus, posant même un ultimatum public. Soit ils pouvaient travailler "avec un service minimum" d'une moitié de la cargaison habituelle pour chaque trajet, "soit plus une remorque de fret ne rentrera en Corse", affirmait Jacques Bindinelli, le vice-président du syndicat.
"On laisse jusqu'à lundi aux autorités politiques et aux armateurs pour négocier et permettre une amélioration. Si ça n'aboutit pas, à partir de mardi, plus aucune marchandise ne rentre en Corse. Qu'elle vienne de Marseille, de Toulon, de Nice ou d'Italie", ajoutait-il.
"Ça pourrait recommencer"
"Parmi les élus, personne n’a réagi", se désole Jean-Marie Maurizi, qui se console tout de même d'avoir "le soutien de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Corse".
Concernant de possibles nouvelles actions à venir, le président du syndicat des transporteurs corses "espère que ça s’arrêtera là, mais si ce n’est pas le cas, ça pourrait recommencer".
"Croisons les doigts !, conclut-il. Car beaucoup de gens oublient que nous sommes sur une île : le fret ne peut rentrer que par voie maritime..."