Transports maritimes - Corsica Linea menacée d’une pénurie de carburant

Pris dans un conflit entre Esso et Maritima, l'armateur qui assure le soutage des navires de Corsica Linea à Marseille, la compagnie corse a décidé d'envoyer ses cargos mixtes s'avitailler en Italie, entraînant des retards sur ses rotations avec la Corse, a-t-on appris vendredi.

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A l’appel de la CGT, l’équipage du Cap Pinède, un pétrolier souteur qui assure l’avitaillement en carburant de la Corsica Linea, s’est mis en grève le 20 décembre à Fos, pour protester contre la décision d’Esso d’affréter un navire avitailleur sous pavillon anglais pour le remplacer.

Dans ce contexte, la Corsica Linea a décidé d'envoyer ses navires s'avitailler en Italie, au port de commerce de Civitavecchia. Le cargo mixte Pascal Paoli est parti vendredi vers le port italien. Résultat, pour les passagers au départ de Bastia, le navire prévu au départ à 18h30, ne partira que dans la soirée.

Jeudi, alors que la compagnie corse tentait d'avitailler l'un de ses cargos mixtes avec des camions citernes, la manoeuvre a été interrompue par des salariés grévistes de Maritima dans le port de Marseille.

Maritima, l’armateur qui assure pour le compte d’Esso le soutage des navires de Corsica Linea, est menacé de perdre son contrat au profit de l’armateur britannique Whitaker, selon une information de l’hebdomadaire Le marin.

Son contrat arrive à échéance au 31 décembre. Parti d’Angleterre, c’est le Whitstar, un pétrolier de 3 100 tpl (tonnes de port en lourd) construit en 2004, actuellement en route vers Marseille, qui devrait prendre la suite.

Pour Maritima, qui gère trois pétroliers souteurs à Marseille, cela signifierait le désarmement d’un d’entre eux et la perte de 18 postes de marins et officiers, sur les 47 qu’emploie l’armateur, indique Le marin.

A l’appel de la CGT, les salariés de Maritima se sont mis en arrêt de travail reconductible depuis le mardi 20 décembre. Le syndicat dénonce "en plein Brexit" l’arrivée d’un armateur anglais "qui prend le travail de marins français dans un port français."

"Mettre les salariés sous contrat de travail français au chômage pour installer une concurrence étrangère qui emploie des salariés détachés (...), le Medef en a sans doute rêvé et ce gouvernement socialiste l'a réalisé après avoir liquidé la SNCM au profit de Corsica Ferries dont c'est le modèle", dénonce le secrétaire Général de la CGT des marins, Frédéric Alpozzo.


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