Presque 40 ans après la découverte du trésor de Lava, et presque 1.600 ans après sa disparition, un procès en janvier 2024 devrait relancer l’histoire sans fin du trésor de Lava.
C’est le dernier joyau du trésor de Lava… Un plat en or de 879 grammes. Inestimable. Pièce maîtresse d’un trésor évaluée entre un et deux millions d’euros… Les frères Biancamaria disent l’avoir trouvé le 15 août 1986 dans le golfe de Lava, à une dizaine de kilomètres au nord d'Ajaccio.
Malgré leurs ennuis judiciaires, les frères avaient réussi à le garder en leurs mains après avoir tenté de le monnayer en douce en le confiant à divers intermédiaires. Le 21 octobre 2010, Félix Biancamaria est arrêté par les policiers de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels dans un train au retour d’un vol de Bruxelles. En ouvrant son sac Vuitton, ils trouvent le plat qu’ils saisissent immédiatement. Félix Biancamaria est mis en examen pour « recel de vol et déplacement sans autorisation d’un bien culturel maritime ».
Remis en liberté, il n’a jamais désespéré de récupérer ce qu’il affirme « lui appartenir » ou d’être indemnisé. Le 29 et 30 janvier 2024 Félix Biancamaria, et un de ses « complices » présumés devraient être jugés devant le tribunal correctionnel de Marseille pour « détention sans document justificatif d’un bien culturel maritime présentant le caractère d’un trésor national ».
« Le plat n'a pas été trouvé en mer »
Selon ses avocates, « rien ne permet d’affirmer qu’il s’agit d’un bien maritime. » La loi est formelle : tout bien présentant un intérêt historique situé dans la limite des 25 milles nautiques des côtes constitue « un bien culturel maritime ».
En 1993, les frères Biancamaria sont condamnés à 18 mois de prison avec sursis pour « détournement d’épave et recel d’épave maritime ». Un certain nombre de pièces en or ont été vendues lors de ventes aux enchères bien avant que le plat ne soit retrouvé. « Le plat n’a pas été trouvé en mer », affirment les frères Biancamaria.
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« L’État tente de s’approprier un trésor. Il y a une collusion entre le législateur et les services de l’Etat », affirme Amale Kenbib, avocate de Félix Biancamaria. « Toute la difficulté est de prouver qu’il s’agit bien d’un détournement d’épave et d’un bien maritime », ajoute Anna-Maria Sollacaro, autre avocate de Félix Biancamaria.
Le plat est actuellement conservé dans un coffre-fort de la Drassm , le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-marines à Marseille, un service du ministère de la Culture.
