"Un énorme gâchis", "un drame" : la Corse réagit au décès d'Yvan Colonna

Peu après l'annonce du décès d'Yvan Colonna ce lundi 21 mars au soir, des rassemblements regroupant quelques dizaines de personnes ont eu lieu à Ajaccio et Bastia. Des hommages qui se sont déroulés dans le calme. Depuis, dans l'île, les réactions de la classe politique se sont étendues à l'ensemble de la société.

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Depuis l'annonce du décès d'Yvan Colonna lundi soir à Marseille, les réactions ne cessent d'affluer dans l'île, notamment via les réseaux sociaux. Celles-ci dépassent les clivages politiques et partisans pour s'étendre à l'ensemble de la société insulaire. Une preuve de l'importance dans l'île de la figure du militant indépendantiste décédé des suites de son agression survenue le 2 mars à la centrale d'Arles, là où il était incarcéré pour l'assassinat du préfet Erignac.

19h00 : Des veillées sont organisées à Corte, Bastia et Cargèse, village dont est originaire Yvan Colonna. À Ajaccio, une messe a lieu dans la cathédrale.

18h55 : La session de l'Assemblée de Corse du jeudi 24 mars est annulée. La décision a été prise par la présidente Marie-Antoinette Maupertuis, en accord avec le président du Conseil exécutif Gilles Simeoni, afin de "respecter la dignité et le deuil de la famille".

17h20 : Via un communiqué, l'Église Catholique de Corse rappelle que "la mort d'un être humain n'est jamais une banalité". "Nous prions pour la famille nous croyons qu'ils méritent d'être respectés dans leur intimité et dans leur dignité" est-il écrit dans le texte signé par l'Évêque de Corse. En conclusion, Monseigneur François Bustillo indique que "des temps de veillée et de prière pourront être organisés avec les curés pour contribuer à une vie sociale apaisée dans l'espérance".

16h15 : "Face aux heures sombres que vit la Corse", la Collectivité de Corse met ses drapeaux en berne "pour exprimer la tristesse collective ressentie par notre peuple après la mort tragique d'Yvan Colonna".

15h30 : Via un communiqué commun, les trois syndicats étudiants nationalistes (GI, CGC et GP) "tiennent à présenter leurs sincères condoléances à la famille Colonna et leur apportent tout leur soutien dans ces moments difficiles".

Les trois syndicats indiquent qu'"après avoir bloqué l'Université de Corse pour marquer le deuil et le recueillement de la communauté universitaire", ils ont "décidé de lever le blocage dans un souci de continuité pédagogique". Et d'ajouter toujours d'une même voix : "Afin de respecter le deuil, tous les événements festifs devant se dérouler au sein de l'Université devront être annulés. Nous invitons l'ensemble de la communauté universitaire et étudiante à se rendre à la veillée organisée sur le parvis de l'église Santa Croce ce soir à 19 heures."

12h20 : "C'est une réaction de compassion pour sa famille qui a communiqué de manière très sobre et très digne, a déclaré à notre micro Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio. Je pense que cela nous incite tous, notamment les élus, à respecter ce deuil. Le temps du débat viendra plus tard. Nous y prendrons tous et toutes notre part. Eu égard aux événements, je pense qu'il vaut mieux être dans une compassion avec ceux qui souffrent. Je pense particulièrement aux parents d'Yvan Colonna. Enterrer un enfant n'est jamais quelque chose de normal. Je m'exprimerai plus tard sur le fond."

Quant à la crainte de voir les violences se réactiver à la suite de ce décès, le président du groupe de droite "Un soffiu novu" à l'Assemblée de Corse répond : "Serait-ce digne de la douleur de cette famille aujourd'hui d'être dans la violence et dans l'utilisation de l'image de cet homme qui est parti hier et de profiter de cela pour réactiver de la violence ? Serait-ce digne ? C'est la question que je pose. Et serai-ce responsable ? J'en appelle à la dignité et à la conscience de chacune et de chacun, et au respect de la douleur que vit une famille aujourd'hui."

12h00 : "Le décès tragique d'Yvan Colonna, patriote corse, nous plonge dans la tristesse et l'effroi", a écrit sur Twitter le maire de Porto-Vecchio, Jean-Christophe Angelini. "Nous nous tenons aujourd'hui aux côté des siens en pensant à ce destin brisé et à l'injustice qui l'a accompagné", a ajouté le chef de file du parti Avanzemu à l'Assemblée de Corse. 

11h40 : Gilles Simeoni a réagi au décès d'Yvan Colonna. "Yvan Colonna, patriote corse, a toujours clamé son innocence, sans jamais renoncer à la faire reconnaître par la justice", a posté sur Twitter le président du Conseil exécutif de Corse qui avait été l'avocat du militant indépendantiste. Et d'ajouter :  "Sa mort est une injustice et une tragédie, qui vont marquer l’histoire contemporaine de la Corse et de son peuple. L’heure est au deuil et au recueillement."

11h30 : Député de la deuxième circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva dénonce une "vengeance d'Etat" qui a conduit Yvan Colonna à la mort et déclare que "justice sera faite".


11h10 : Conseillère exécutive en charge de la culture et de la formation, Antonia Luciani exprime une "infinie tristesse".

10h30 : Via Twitter, le parti majoritaire nationaliste Femu a Corsica rend hommage à Yvan Colonna.

9h40 : Créé récemment, le collectif des détenus corses incarcérés sur le continent présente ses "plus sincères condoléances à la famille et aux proches d'Yvan Colonna".

9h30 : Maire LREM de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci fait part de sa "tristesse". "Le temps est aujourd'hui au deuil et au respect comme l'ont demandé dignement sa famille et ses avocats".

9h10 : Figure de la droite insulaire, la maire de Grossetto-Prugna, Valérie Bozzi, évoque les " terribles conditions" du décès d'Yvan Colonna.

8h55 : Sur son site Internet, le Sporting Club de Bastia apporte "tout son soutien à la famille Colonna et lui présente ses sincères condoléances".

8h30 : "Ce qu'il s'est passé est un énorme gâchis", a réagi Paul-Félix Benedetti, leader du parti Core in Fronte, sur les ondes de France Info.

7h20 : Maire d'Ajaccio et président du groupe "Un soffiu novu" à l'Assemblée de Corse, Laurent Marcangeli adresse ses "pensées" à la famille d'Yvan Colonna.

7h00 : Via Twitter, Michel Stefani a présenté ses "sincères condoléances" aux proches d'Yvan Colonna. Selon le secrétaire régional du Parti Communiste Français, son "décès n'aurait pas dû être".

L'heure est au recueillement et les propos sont modérés, toutefois la colère et l'exigence d'explications et de réparations sont perceptibles.

Interrogé sur Franceinfo, Michel Castellani a déclaré :" L'opinion, comme moi-même, va être choquée que l'on puisse mourir de cette façon. Il est évident que toute la lumière doit être faite", a souligné le député de la première circonscription de Haute-Corse.

Sur Franceinfo, dès hier soir, l'avocat d'Yvan Colonna, Me Emmanuel Mercinier-Pantalacci, avait appelé à respecter un temps de deuil, tout en rappelant les actions judiciaires engagées :

"Je voudrais que la famille puisse se recueillir et dans quelques jours nous reprendrons les actions judiciaires que nous avons engagées". a- t-il poursuivi. Ces actions visent à faire reconnaître "la responsabilité de ceux qui le sont, notamment au regard du statut de détenu particulièrement signalé qui a été maintenu et au regard de l'interdiction qui a été faite à Yvan Colonna de purger la peine près de son foyer contrairement à ce que prévoit la loi."

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