En marge de la visite de Gérald Darmanin, des détenus corses incarcérés sur le Continent se sont regroupés au sein d'un collectif. Ils en appellent aux élus et demandent le rapprochement dans l'île de tous les prisonniers corses.
"Nous, Corses, de par l'éloignement, ne subissons pas le même traitement carcéral appliqué à tout autre justiciable sur le territoire français."
C'est le message adressé par le "Collectif des détenus corses" dont la création a été actée mercredi 16 mars, en marge du premier jour de la visite dans l'île du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Communiqué du collectif des détenus Corses incarcérés sur le continent pic.twitter.com/xisMYbfyIP
— collectif des détenus corses (@collectifdesdt2) March 16, 2022
Dans ce communiqué de trois pages, les signataires - incarcérés sur le Continent - commencent par apporter leur "soutien et respect total à Yvan Colonna et sa famille" et disent avoir "entendu leur appel à l'élargissement de la mobilisation".
Dans ce contexte, ces détenus - qui sont pour l'instant une quarantaine et n'ont pas désigné de porte-parole - lancent un appel à "l'ensemble des élus" : "Nous les appelons à soutenir ce communiqué en leur qualité d'élus visant à l'application du droit français et européen et à demander avec nous le rapprochement de tous les détenus corses."
"Leur soutien, expose le collectif, ne représente en rien ni un soutien personnel, ni une approbation des mis en examen ou des faits reprochés, ni même un cautionnement quelconque. Ce soutien ne se veut en aucun cas personnifié autour de qui que ce soit mais représente bien un soutien et une solidarité d'élus visant à l'application stricte de la loi concernant l'ensemble des détenus corses incarcérés sur le continent quels qu'en soient les motifs".
"Double peine"
Évoquant "le coût financier insupportable, l'impossibilité pour leurs proches au niveau logistique de se déplacer et la dégradation des liens familiaux et sociaux qui en découle", les signataires déclarent "ne pas avoir à subir une forme de double peine qui vise également leurs familles". "Le fait d'être corse ne donne pas le droit à la justice de nous appliquer un traitement différencié", ajoutent-ils.
Les détenus, qui soulignent que leur nombre "a vocation à augmenter", concluent en indiquant que le collectif "communiquera au fur et à mesure la liste de l'ensemble des élus, avocats et associations qui auront décidé de soutenir cette démarche".