"Une grande incertitude" : les élus corses réagissent aux annonces du Premier Ministre sur le maintien des élections

A l'occasion de la présentation à l'Assemblée des mesures sanitaires annoncées hier par le Président, Jean Castex a déclaré vouloir organiser une consultation des partis et des élus locaux sur la question du maintien des élections régionales et départementales, prévues les 13 et 20 juin prochains.

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Venu devant les députés ce jeudi 1er avril pour leur présenter les mesures sanitaires annoncées la veille par le président de la République, le Premier ministre Jean Castex a annoncé vouloir organiser "sans délai" une consultation des élus locaux et des partis politiques sur la question du maintien des élections régionales et départementales.

Initialement prévues au cours du mois de mars, celles-ci avaient finalement été reportées aux 13 et 20 juin prochains à cause de la pandémie de Covid-19.

Mais l'annonce de restrictions sanitaires supplémentaires, dont l'extension de la vigilance renforcée à l'ensemble du territoire national fait désormais peser l'incertitude sur leur tenue.

"Seules les raisons sanitaires impérieuses, de nature à compromettre l'organisation de la campagne ou du scrutin pourraient justifier un nouveau report", a assuré le Premier Ministre.

Au cours de son intervention devant les députés, Jean Castex est également revenu sur l'avis rendu ce lundi par le Conseil Scientifique, "particulièrement balancé" et qui "ne préconise pas clairement et explicitement un report des élections".

Mais pour les élus insulaires comme Michel Castellani, c'est pour l'instant "une grande incertitude" qui prime après les annonces du gouvernement.

Des méthodes "floues"

"La priorité, c'est évidemment la santé publique, a réagi le député Femu a Corsica de la 1ère circonscription de Haute-Corse. En aucun cas nous ne pouvons reproduire ce qu'il s'est passé lors des élections municipales."

"Mais il ne reste plus beaucoup de temps pour prendre une décision, la limite pour le dépôt des candidatures est fixée à mi-mai."

Pour Michel Castellani, il est impératif qu'une campagne en bonne et due forme puisse avoir lieu en amont de l'élection : "Il faut un véritable affrontement démocratique, on ne peut pas toucher tout le monde avec Internet et les réseaux sociaux", estime-t-il.

Un avis partagé par Jean-Félix Acquaviva, député de la deuxième circonscription de la Haute-Corse : "Les réseaux sociaux et le téléphone sont une chose, mais ils ne peuvent pas complètement remplacer le contact humain."

Pour l'élu, les méthodes du gouvernement sont "floues", alors que la date des élections approche : "je prends acte que l'on repousse à nouveau la prise de décision, alors que nous sommes à bientôt deux mois du premier tour des élections, explique-t-il. La méthode du discours présidentiel suivi des annonces à l'Assemblée avec un vrai-faux débat ne portent pas leurs fruits."

Avis mitigé du Conseil scientifique

Pour Jean-Jacques Ferrara, député Les Républicains de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, le maintien des élections est à la fois nécessaire et possible, dès lors qu'il y a une "volonté politique".

"Je suis pour le maintien des élections, compte tenu des éléments dont nous disposons, assure-t-il. Malgré certaines incertitudes, l'amélioration de la situation vaccinale et les nouvelles mesures sanitaires devraient permettre le bon déroulement de ce scrutin."

Selon Jean Castex, si un nouveau report n'a pas été définitivement écarté, l'hypothèse "de base" du gouvernement reste le maintien des élections, si l'ensemble des conditions préconisées par le Conseil scientifique peuvent être satisfaites : parmi celles-ci, le recours "au maximum" à des moyens dématérialisés de campagne ou la mise en place de plages horaires pour le scrutin réservées aux "personnes vulnérables".

Une approche partagée par Jean-Jacques Ferrara, qui estime que les préconisations du Conseil scientifique et l'amélioration à venir de la situation sanitaire devraient permettre au scrutin de se dérouler dans de bonnes conditions.

Mais pour Jean-Félix Acquaviva, seule une approche territorialisée, à l'image du Green Pass, permettrait de maintenir les élections et d'assurer le bon déroulement de la campagne.

"On ne peut envisager un maintien des élections que dans le cas de la mise en place de mesures sanitaires sérieuses et territorialisées, prenant en compte la spécificité des différents territoires."

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