L’accueil d’urgence des personnes en grande précarité est-il menacé en Corse ? Selon nos informations, des discussions sont en cours entre les services de l’Etat et les associations missionnées pour accueillir ces populations vulnérables. Elles pourraient conduire à la fermeture de 5 places d’hébergement en Corse.
80.000 euros d’économie : c’est, selon nos informations, l’objectif que se sont fixés les services de l’Etat au niveau régional pour suivre des recommandations nationales de la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement.
80.000 euros qui représentent justement, selon le barème fixé par ces services, 5 places d'hébergement à l'année. Des suppressions qui sont d'abord envisagées dans les Centres d’Hébergements et de Réadaptation Sociale (CHRS), au sein du foyer de Furiani, de la FALEP et encore de Maria Stella…
Lors de la dernière session de l’Assemblée de Corse, une question avait d’ailleurs été posée mettant en avant les inquiétudes des structures, chargées notamment de l’accueil des familles et des femmes victimes de violences.
Seulement voilà : les CHRS bénéficiant d’agréments préfectoraux de 15 ans, c’est finalement vers l’accueil d’urgence des personnes en grande précarité que les services de l’Etat se sont tournés en début de semaine.
Coup dur ou désastre pour les associations
La FALEP, à Ajaccio et Porto Vecchio, pourrait perdre 3 places d’hébergement. Et Fratellenza, à Bastia, pourrait en perdre 2. Un coup dur pour la FALEP, qui accueille ses bénéficiaires dans des logements individuels… Pour Fratellanza, qui gère un accueil de nuit collectif, c'est même un désastre.
Cette baisse de la subvention prévue, de l'ordre de 32.000 euros, c’est 20% du budget total de l’accueil de nuit. Or, depuis 2 ans, l’association connaît déjà des lourdes difficultés financières. Dans ces conditions, pourra-t-elle maintenir ses missions d’accueil de jour et de nuit ? Ou devra-t-elle s’amputer de tout ou partie de ses activités liées à l’accueil d’urgence ?
Contactés, les services de l’Etat concernés invoquent le devoir de réserve dû aux élections européennes… Les discussions restent ouvertes jusqu’en début de semaine prochaine.
Le reportage de Maïa Graziani, Mélissa Maitrel, Alexandra Lemesle :