C'est l'une des pistes évoquées par le gouvernement pour réduire le déficit public : augmenter la taxe de solidarité et donc le prix des billets d'avion en France. Une mesure, prévue au projet loi de finances 2025, qui suscite de nombreuses craintes.
C’est une envolée qui inquiète les passagers du transport aérien. La hausse envisagée de la taxe de solidarité sur les billets d’avion, dite taxe Chirac, créée en 2006.
Le gouvernement souhaite la multiplier par trois pour dégager un milliard d’euros de plus chaque année, et ainsi participer à l’effort national pour résorber une partie du déficit du pays.
Selon différentes sources, le prix du billet sur un long-courrier pourrait, par exemple, passer de 60 à 200 euros. Il faudra compter en moyenne quatre euros supplémentaires par voyage, et par passager, entre la Corse et le continent.
“L’avion, en Corse, n’est pas un luxe, mais une nécessité”
Un amendement devrait être déposé dans le cadre du projet de loi de finance. Présent en commission de développement durable et de l’aménagement du territoire, François-Xavier Ceccoli, député de la 2de circonscription de Haute-Corse, a fait une mise en garde.
“Si je soutiens l’effort de redressement de notre situation financière, en tant qu’élu de la Corse, il est de mon devoir de souligner les impacts particulièrement préjudiciables de ce que cette hausse aurait, immanquablement, sur la desserte de notre île, a-t-il déclaré. Quand on vit en Corse, une région insulaire métropolitaine, se déplacer en avion vers le continent n’est pas un luxe, mais une nécessité souvent dictée par des raisons sanitaires ou professionnelles. L’alternative du bateau n’étant pas toujours envisageable.”
Inquiétude des associations de malades
Une inquiétude relayée par les associations de malades en Corse qui demandent que ce taux ne soit pas augmenté. Chaque année, 26.000 voyages médicaux sont effectués entre l’île et le continent.
Sollicitée, Air Corsica n’a pas souhaité réagir pour le moment. Les billets d’avion, en France, sont parmi ceux les plus taxés au monde. Les compagnies redoutent ainsi une perte de compétitivité dans un secteur déjà très concurrentiel.
Le reportage de Frédéric Danesi :