Vingt-quatre heures après sa disparition à Caen, Ninja, la petite Jack Russell a été retrouvée grâce à sa puce à plus de 230 km de là où elle avait disparu, lundi 2 décembre.
“On est sur le retour là, elle dort sur la banquette arrière dans ma doudoune”. Quand Elise Ribot décroche le téléphone, lundi 2 décembre, le soulagement transparaît dans sa voix. La jeune maman, qui habite en périphérie caennaise entre Troarn et Sannerville, ne pensait pas faire un périple de plus de deux heures et demie jusqu’à Paris pour récupérer sa chienne Ninja, une petite Jack Russel de huit ans, introuvable depuis dimanche matin. Elle pensait encore moins apprendre que cette dernière a été abandonnée sur le périphérique, “jetée de la fenêtre d’une voiture, en plein trafic”, par ses ravisseurs.
“Je n’y croyais pas jusqu’à la voir, j’étais morte d’inquiétude, retrace la jeune femme qui avait relayé la disparition de sa chienne sur les réseaux sociaux et sur la page Facebook “OutrouverquoiàCaen”. C’est un membre à part entière de la famille, la meilleure compagne de jeu de mon fils d’un an. Un chien attentionné et calme qui n’a pas pour habitude de sortir de la maison. J’ai imaginé le pire, en pensant déjà la retrouver écrasée quelque part”, ajoute la propriétaire à fleur de peau.
C’est finalement d'un cabinet vétérinaire parisien qu'est venue la nouvelle. Ce dernier l’a rappelé lundi matin, vers 9 heures, identifiant Ninja grâce à sa puce à plus de 230 km de son domicile. Sans hésitation, Elise Ribot, enceinte jusqu’au cou, a sauté dans sa voiture accompagnée de son beau-père, pour aller chercher son fidèle compagnon dans le 20e arrondissement de Paris.
Un “lâche abandon” en pleine autoroute
Ce qu’il s’est passé entre dimanche et lundi matin restera probablement un mystère dont seule Ninja détiendra le secret. Mais l’histoire retracée par le conducteur ayant recueilli cette dernière évoque un “lâche abandon” en pleine autoroute. Jetée par la fenêtre, la chienne a d’abord zigzagué entre les véhicules, manquant d'être renversée et interrompant momentanément le trafic, avant d’être récupérée en bord de route par le conducteur, lui-même propriétaire d’un petit chien.
“En état de choc”, Ninja a passé la nuit chez ce retraité, avant d’être emmené chez le vétérinaire à la première heure. Sans blessure apparente, le Jack Russel s’en sort bien, “mais elle est épuisée”, évoque sa maîtresse, qui a pu remercier au téléphone son bienfaiteur.
Après 24 longues heures de séparation, Ninja va désormais pouvoir retrouver son foyer et se reposer : “Elle va avoir le droit à l’arrivée à un gros câlin de Côme, notre fils, à un bon repas et elle pourra exceptionnellement dormir avec nous”, évoque la propriétaire, dans un rire de soulagement. Plus de peur que de mal, donc dans cette histoire insolite qui s’achève sur une bonne note.
Une recrudescence des vols d'animaux
“Même si l’histoire de Ninja se termine bien, il est important de déposer plainte pour vol d’animaux et ou mauvais traitement, explique Stéphane Lamart, dont l’association épaule les propriétaires d’animaux dans des actions judiciaires. La demande de l’OPJ auprès des sociétés d’autoroute permettra d’accéder aux caméras de vidéosurveillance et ainsi de remonter la trace des voleurs via la plaque de la voiture”.
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Selon le défenseur des droits des animaux, le vol d’animaux est bien plus courant qu’on ne le pense en France. Le Parisien faisait d'ailleurs état en octobre d’une recrudescence des vols d’animaux en région parisienne. En revanche, si le vol s’accompagne le plus souvent de demandes de rançon, le leitmotiv de cet abandon en pleine autoroute reste pour le moins mystérieux. “On ne saura probablement jamais le fin mot de cette histoire, pourquoi l'avoir jetée par la fenêtre après plus de deux heures de route ? Ce qui est certain, c'est que l'on va redoubler de vigilance et d'attention auprès de Ninja”, conclut Elise Ribot, un œil attendri sur son petit chien.