Grande première en France : la Normandie ne financera plus les spectacles avec animaux, notamment dans les fêtes médiévales

La Région Normandie ne subventionnera plus les spectacles mettant en scène des animaux sauvages, notamment lors des fêtes médiévales : cette décision, prise en Commission permanente le 11 mars dernier, est une victoire "historique" pour l'association de protection animale PAZ.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"S’opposer aux spectacles mettant en scène des animaux sauvages, c’est reconnaître leur sensibilité et leurs besoins. Nous nous réjouissons de cet engagement de la Région Normandie", a réagi, dans un communiqué, Amandine Sanvisens, cofondatrice de l'association PAZ (Paris Animaux Zoopolis). 

L'association précise qu'en 2023, 22% des fêtes médiévales normandes ont fait appel à des spectacles de fauconnerie (à Falaise, Harcourt, Pontorson, Cerisy-La-Forêt, Thietreville et Rouen).

"Si elles en faisaient la demande, ces fêtes ne pourraient désormais plus recevoir le soutien financier de la Région Normandie à moins de renoncer à la présence de rapaces", précise le même communiqué.

"Une vie de captivité"

La décision concerne l'ensemble des animaux ne figurant pas sur la liste officielle des animaux dits domestiques, dont l'utilisation lors de spectacle est autorisée mais strictement réglementée.

L'association PAZ estime que "pour quelques minutes de spectacle, les animaux [sauvages, ndlr] subissent une vie de captivité", évoquant notamment des troubles du comportement présents chez les rapaces et les oiseaux nocturnes, "preuves d’un état d’anxiété chronique".

Autre grief, celui d'un dressage "cruel" (à travers notamment la privation de nourriture puis la récompense), destiné à rendre les oiseaux plus obéissants.

"Vous les voyez une heure, deux heures, trois heures sur des fêtes médiévales, mais eux sont attachés toute l'année, forcés à vivre dans des volières et maltraités. C'est extrêmement violent", assure Amandine Sanvisens.

Effet dissuasif

Les spectacles itinérants comportant des animaux sauvages restent autorisés jusqu'en 2028, selon la loi de 2021 contre la maltraitance animale.

Mais l'association compte sur l'effet dissuasif de l'arrêt des financements régionaux en Normandie pour pousser les organisateurs à renoncer d'ores et déjà aux animaux sauvages.

On a une Région qui devance la loi et reconnaît que la place des animaux sauvages n'est pas dans un événement festif, quel qu'il soit. On espère que ça va montrer l'exemple aux autres régions de France !

Amandine Sanvisens

à France 3 Normandie

"Les fêtes médiévales en France reposent bien souvent sur des subventions, c'est rare qu'elles soient 100% autonomes", relève Amandine Sanvisens, ajoutant que la Normandie fait figure d'exemple au niveau national, en devenant la première Région à adopter une délibération en ce sens.

"C'est une décision dans l'air du temps"

Ce vote, qui porte sur la modification du dispositif "Événements touristiques d’envergure régionale", a fait consensus, à la Région. Une victoire pour Nathalie Porte, vice-présidente en charge du tourisme et de l'attractivité à la Région Normandie.

"Je dirais que c'est une décision qui va dans l'air du temps, estime-t-elle. Ce que l'on a constaté, c'est que les démonstrations d'animaux sauvages choquent certains publics, et qu'il y a la possibilité de faire d'autres propositions."

On a des acteurs touristiques particulièrement friands d'innovation et de propositions qui répondent aux nouvelles attentes du public, la jeunesse notamment.

Nathalie Porte

à France 3 Normandie

En Normandie, peu de fêtes médiévales font en réalité encore appel à des animaux, ajoute l'élue. Mais elles devront désormais s'en passer : "nous analyserons désormais les propositions qui seront faites, et il faudra que les porteurs de projet précisent bien ne pas utiliser d'animaux sauvages dans leur programmation."

D'autres façons d'observer les rapaces

Si vous rêvez de voir un rapace s'envoler, il y a d'autres moyens, sans souffrance animale, rappelle Nathalie Porte, citant par exemple le Centre de sauvegarde de la faune sauvage de la Dame Blanche, dans le Calvados.

À lire aussi : "On répare les dégâts causés par l'homme" : la Dame blanche soigne les blessures de la faune sauvage

"Quand ils soignent ces animaux, ils les libèrent et il y a la possibilité d'assister à leur envol. Vous pouvez également faire des dons à ces associations d'intérêt général."

Et puis évidemment, vous pouvez garder les yeux grands ouverts. Vous en verrez peut-être voler au-dessus de vous. À vous de jouer !

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information