“Le retour du loup, c’est une volonté de l’État. Qu'il nous protège !” : ces agriculteurs installent une “crèche vivante” devant l’office français de la biodiversité

Dans le Jura, à Lons-Le-Saunier, des agriculteurs de la Coordination rurale, ont manifesté ce lundi 2 décembre devant la direction départementale des territoires du Jura (DDT) où se trouvent également les bureaux de l’OFB. Une manifestation dans le calme pour revendiquer une meilleure protection de la part de l’État face au prédateur.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Pas de cadavres de bovins épinglés devant les locaux de la DDT, mais des animaux bien vivants. Alors que le loup cristallise toujours la colère du monde agricole, la coordination rurale a choisi dans le Jura la voie pacifique pour manifester. Une quinzaine d’agriculteurs sont venus avec leurs animaux. Des bovins, des moutons et même un cheval. « L’idée, c’était d’amener des animaux vivants, et de dire qu’une prochaine fois, on les ramènera, et ce sera peut-être moins joli » confie Emmanuel Rizzi, président de la coordination rurale dans le Jura.

Des pertes dans les troupeaux de moutons 


Dans le Jura, les attaques de loups n’ont pas épargné les agriculteurs cette année 2024. Le secteur de la petite montagne a été régulièrement cible des crocs du prédateur. Plus d’une soixantaine de moutons auraient péri. Les chiffres seront communiqués officiellement par la DDT mercredi 3 décembre.
“Le nombre d’attaques est en hausse dans le Jura, ça ne peut pas être autrement, car le loup n’est pas régulé. Il n’y a pas de mystère” affirme le président de la coordination rurale.

Le loup ce n’est pas une fatalité, comme la pluie, la sécheresse ou les virus. Le retour du loup, c’est une volonté de l’état. Qu'il nous protège.

Emmanuel Rizzi, président de la coordination rurale dans le Jura.

"On ne peut pas vivre avec la crainte des attaques de loups"

Les agriculteurs manifestant ce matin ont été reçus en délégation par la DDT, avec laquelle la coordination rurale ne souhaite pas rompre le dialogue établi. “On ne peut pas supporter d’avoir des attaques sur des bovins, sans espoir que cela s’arrange. On sait que ça va durer, être récurrent, de plus en plus important. On ne peut pas s’habituer à cela” ajoute Emmanuel Rizzi.

Il attend comme d’autres éleveurs, que les bovins soient pérennisés comme des troupeaux non protégeables, pour avoir en réponse des tirs de régulation après les attaques. Un argument réfuté par des associations comme Ferus ou le pôle grands prédateurs qui estiment qu’il y a des actions à mettre en œuvre pour protéger les bovins, comme les chiens de protection ou les veilles de nuit par des bénévoles. 


Emmanuel Rizzi estime que face au loup, les choses doivent être claires. “On ne peut pas vivre avec la crainte des attaques de loups. Si la solution, ce n’est plus d’animaux dans les champs, il faut que la société se prononce”. 


Dans le Doubs voisin notamment dans le val de Mouthe, on déplore depuis le début de l’année 30 attaques et 20 bovins prédatés sur des exploitations. 

Le statut de protection revu à la baisse en Europe ?


Cette action des agriculteurs du Jura intervient alors que les pays signataires de la Convention de Berne se réunissent cette semaine à Strasbourg. Le statut de protection du prédateur en Europe pourrait être revu à la baisse, passant de strictement protégé à protégé. L'estimation du nombre de loups en France en 2023 s'était établie à 1.003 individus, en baisse de 9% sur un an. Environ 20% de la population est abattue chaque année. 201 loups ont été tués au 1er décembre. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information