La victoire des nationalistes ne fait pas l'unanimité au niveau national

Dimanche, la liste de coalition nationaliste « Pè a Corsica » a remporté les élections territoriales avec 56,5% des suffrages. Les réactions des politiques insulaires et nationaux se sont multipliées dans la soirée. Certaines sont parfois dures envers le mouvement nationaliste. 

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56,5% des suffrages. La liste de coalition nationaliste menée par Gilles Simeoni obtient la majorité absolue dans la future collectivité territoriale unique. Depuis ce lundi matin les réactions des hommes politiques nationaux se multiplient. Et l’arrivée des nationalistes à la tête de l’Assemblée de Corse ne fait pas le bonheur de tout le monde.

À commencer par Jean-Pierre Raffarin ancien Premier ministre pour qui les résultats du second tour des élections territoriales en Corse donnent  « l’idée de déconstruction ». Pour lui, cette victoire s’ajoute au Brexit et à la Catalogne. « On donne le sentiment que l’on veut déconstruire. […] Il ne faut pas entrer dans ce système-là » a-t-il déclaré.



Même sentiment amer chez Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Dans la matinale d’Europe 1 il n’a pas hésité à tacler autonomistes et indépendantistes. « Les premiers, qui veulent bénéficier du continent sans y être trop lié, et les seconds, ceux qui semblent oublier que Paris consacre à la Corse plus de 3,6 milliards d'euros » a-t-il estimé.

L’ancien ministre de l’Intérieur n’accepte pas les demandes exprimées par la liste nationaliste. « Je reste abasourdi par les propositions phares de ceux qui ont gagné, à savoir une amnistie pour tous les prisonniers, y compris pour les crimes de sang – je n'ai entendu aucun des responsables corses qui ont gagné démentir cette affirmation -, et deuxièmement l'impossibilité d'accéder à des biens immobiliers si l'on n'est pas Corse depuis cinq ans », a-t-il indiqué.
 

 


« Prendre en compte la volonté des Corses »


D’autres personnalités politiques ont, elles, salué la victoire de Gilles Simeoni. C’est le cas de Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie sous François Hollande. « Bravo. J’ai vu et soutenu leur excellent travail sur l’environnement : parc marin, sites classés, énergies propres, biodiversité, territoires à énergie positive, voitures électriques, PPE en application de la loi de transition énergétique » a-t-elle précisé dans un tweet.
 


Des félicitations également exprimées par Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du Logement et Jean-Michel Baylet, ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales sous François Hollande. 
 


Presque naturellement, les messages de soutien ont commencé à affluer dans la soirée de dimanche à l'annonce des résultats officiels par les élus politiques insulaires. 

Ainsi, Michel Castellani, député nationaliste de la première circonscription de la Haute-Corse, déclare : « Le gouvernement doit maintenant prendre en compte la volonté des Corses de vivre démocratiquement leur autonomie. Il doit cesser de mépriser leurs élus et élaborer avec eux le cadre institutionnel de l’île. ».
 


Même sentiment de fierté pour Jean-Félix Acquaviva, député nationaliste de la deuxième circonscription de la Haute-Corse. Pour ce dernier : « Le peuple corse a parlé. De manière démocratique, nette, franche et sans bavure ».
 


Si la défaite aurait pu être âcre pour les élus insulaires de partis traditionnels, certains d’entre eux, comme Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio, saluent tout de même la victoire de la liste nationaliste. « Félicitations à Gilles Simeoni et ses colistiers pour cette victoire incontestable. Il leur appartient à présent d’inaugurer la nouvelle collectivité dans l’intérêt de la Corse et de ses habitants », estime –t-il.
 


Le maire d’Ajaccio a soutenu la candidate de droite Valérie Bozzi. La maire de Grosseto-Prugna, tête de liste « Voir plus grand » appuyée par le parti Les Républicains. Elle a récolté 12,57% des voix lors du second tour des élections territoriales.

Jacques Casamarta, tête de la liste de gauche « L'avenir, la Corse en commun » a également tenu a féliciter Gilles Simeoni et son « résultat remarquable » dans un communiqué. Il y précise également le taux d'abstention élevé enregistré pour le second tour des élections territoriales. Ce qui n'empêche pas Jacques Casamarta d'estimer qu' « il n'y aura pas de solution Corso-corse ».

Il reconnaît également que la gauche insulaire devra réaliser son « autocritique » et « tirer tous les enseignements politiques pour commencer à reconstruire un mouvement porteur d'avenir ». La liste de gauche n'a pas dépassé le premier tour des élections territoriales. Elle avait alors rassemblé 5,68% des suffrages. 
 

©France 3 Corse ViaStella



 

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