Le film « La vie ou la pluie » revient sur les destins tourmentés de femmes d’une même famille et a pour but de dénoncer la société du paraître. Il est aussi le premier long-métrage du cinéma corse à avoir été réalisé par une femme, Lavinie Boffy.
À travers les destins tourmentés de femmes de sa famille, la petite Lavinie, fille vive et solitaire, nous raconte une histoire de la Corse au 20e siècle.
« Même si je ne m’estime féministe, ce n’est ni un film féministe, ni accusateur. C’est un film pour mettre un regard sur ce que les femmes ont à vivre durant toute une vie, que ce soient les étapes de l’enfance, de l’adolescence, de la sexualité, de la maternité et de la vieillesse et comment ça se passe pour elle », explique Lavinie Boffy, la réalisatrice.
Avec « La Vie ou la Pluie », le cinéma corse tient son premier long-métrage réalisé par une femme. Un pari qui a tenté le producteur Pierre Gambini. « Il y a un cinéma insulaire naissant. Pour le moment, il est uniquement constitué d’hommes, il est porté par un regard d’homme et je pense qu’il nous faut un regard féminin », estime-t-il.
Berger
Le film laisse également la place aux hommes, à travers la figure du père de la réalisatrice. Un jeune Ajaccien qui retourne s'installer au village pour y être berger. « C'est un homme qui a des difficultés à s'imposer par le fait qu’il n’ait pas un métier très rayonnant. Les hommes, comme les femmes, leurs difficultés et ils ont tout le temps la contrainte de réussir, toujours briller. Et lui, choisissant un métier assez simple, celui de berger, il est un peu mis en échec », souligne Lavinie Boffy.
Un long-métrage qui aborde aussi la question sociale, avec en toile de fond une dénonciation de la société du paraître. « C’est une société qui juge tout le monde, les femmes, les hommes, et c’est un peu l’essentiel du sujet du film », précise la réalisatrice.
« La Vie ou la pluie », une autofiction aux faux airs de documentaire, est diffusé le 12 mars au Régent à Bastia et 15 mars à l'Ellipse à Ajaccio.