La chambre d'agriculture de Haute-Corse a organisé en novembre dernier un voyage d'étude en Israël pour une soixantaine d'agriculteurs, techniciens et élus. Nos équipes les ont suivis pour une série de trois reportages. Le dernier est consacré à la visite d'un moshav, sorte de coopérative agricole.
Dernière visite pour les agriculteurs de Haute-Corse en Israël. Ce jour-là, rendez-vous est donné dans un moshav. Si cette exploitation agricole collective s’apparente à celui d’un kibboutz, elle est moins communautaire et s’approche d’une coopérative.
La structure visitée compte 400 vaches et 1.000 chèvres. Ici, pas de pâturages, les animaux sont élevés en stabulation, soit uniquement sous hangar. Les chèvres y sont trois fois plus productives que les races corses.
Un modèle intensif à ne surtout pas reproduire sur l’île selon certains. “On est aux antipodes de notre système. Peut-être que le nôtre est trop rustique, mais là, on est trop avancé avec une alimentation qui ne serait pas adaptée à notre lait... En tout cas ce n’est pas la qualité de lait que nous recherchons”, témoigne un des visiteurs.
Le plus haut taux de productivité laitière au monde
La structure est bourrée de nouvelle technologie agricole. Grâce à cela, Israël dispose du plus haut taux de productivité laitière au monde. Un taux qui lui permet quasiment d’atteindre l’autosuffisance.
Les choix agricoles opérés par Israël sont dictés par le contexte géopolitique. L’objectif pour le pays est d’atteindre au plus vite l’autonomie alimentaire. Si ce modèle économique est bien loin de celui de la Corse, il permet de nourrir la réflexion.
Secteur laitier, technique d’irrigation, gestion de l’eau, Israël apparaît comme un pionnier mondial avec une autosuffisance alimentaire de 95 %. Malgré les contraintes naturelles et géopolitiques, le pays est à la pointe des technologies agricoles. Reste désormais à savoir ce qui franchira la Méditerranée pour être concrètement transposé en Corse.