Depuis plusieurs jours, les appels au boycott de la réunion entre Emmanuel Macron et les élus locaux sont nombreux. Des élus ont malgré tout décidé de s'y rendre.
François Orlandi, maire de Tomino, sera à Cozzano. Sans surprise, il est adhérent de La République en marche.
Conseiller territorial aux côté de Jean-Charles Orsucci, il dénonce l’absence des deux présidents nationalistes. « C’est une erreur de ne pas y aller. C’est une erreur qui est renouvelée, le principe du renouvellement des erreurs, c’est qu’on les transforme en faute. Aujourd’hui, c’est encore une occasion manquée », estime-t-il.
Une erreur fondamentale, c’est aussi le sentiment de Jean-Charles Orsucci. Le groupe Andà per Dumane adopte souvent des positions de consensus communes avec la majorité territoriale. Mais il n’a pas réussi à la convaincre de participer au débat national.
Les élus de la droite se rendront à Cozzano. Ils critiquent eux aussi ce boycott nationaliste, notamment dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
« La Corse a besoin de se lever »
Quant au maire d’Ajaccio, il dit avoir du mal à comprendre les nationalistes. « La Corse a vraiment besoin de se lever et de travailler, et d’arrêter d’être sur des vieilles lunes. C’est ce que j’essaye de faire là où je suis. Ce n’est pas l’impression que me donnent le gouvernement, dans l’attitude générale, et la majorité territoriale. En revanche, j’ai l’impression que ça les arrange même d’avoir cette espèce de dialogue de sourds », soutient Laurent Marcangeli.
Le mouvement nationaliste Core in Fronte, exclu de la coalition nationaliste au pouvoir, a finalement rejoint la mobilisation contestataire.
La #Corse n'a rien à attendre de la visite de @EmmanuelMacron, qui va s'apparenter plus à un show médiatique personnel qu'à la recherche de solutions concrètes.
— Core in Fronte (@coreinfronte) April 2, 2019
Mubilisazione pè u 4 d'aprile! pic.twitter.com/OiTJZrcNZw
Mais son chef de file n’en est pas moins lucide. La majorité ne les consulte toujours pas. « La majorité a ses modalités d’auto-organisation, elle est concentrée sur elle-même. Elle a une négation apparente de ce qu’il se passe autour. On en prend acte, mais ce n’est pas pour autant que l’on va se positionner en dehors du jeu patriotique et que l’on reste ancré dans nos convictions », indique Paul-Felix Benedetti.
Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, comme Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse, espèrent que les appels au boycott seront entendus au-delà de la famille nationaliste.
Quelques maires, comme Jérôme Negroni, ont répondu favorablement. Mais dans une lettre ouverte, Gilles Simeoni en attend bien plus. Il ne reste que deux jours aux nationalistes pour tenter de finaliser autour d’eux un rassemblement d’élus.