Mardi, des foyers de Xylella fastidiosa ont été découverts près d'Ajaccio et sur la Plaine orientale. Une annonce qui inquiète l'ensemble des professionnels du secteur. Ils doivent adapter leur activité à une réglementation très stricte.
Dans un jardin qui surplombe le golfe d'Ajaccio, il n’y a quasiment plus une plante ou un arbre du maquis. Les lentisques et arbousiers ont été remplacés par des cactus et des plantes grasses à la demande du propriétaire.
Pour des raisons esthétiques, mais aussi pratiques. « Comme on avance dans l’inconnu, il est bien plus évident de maintenir un jardin avec des espèces où l’on sait qu’elles ne sont pas attaquées, plutôt que des espèces qui vont avoir une tendance à dépérir quasiment instantanément. Parce que ça va extrêmement vite », explique Sébastien Bettini, Jardinier – Paysagiste.
Depuis la découverte de foyers de Xylella fastidiosa en 2015 sur l'île, les pépiniéristes ont toujours une liste à portée de main. Elle a encore été réactualisée en mars dernier et réglemente la vente de 200 espèces de végétaux sensibles à la bactérie.
La demande d’oliviers toujours forte
Certains sont totalement interdits à l'importation, comme le romarin. « La production est un autre métier. On faisait du romarin, mais on avait que des petits pieds et on achetait des gros pieds de romarin pour des gens qui voulaient des pièces importantes dans les jardins. Maintenant, on les laisse grandir, mais il faut du temps », raconte une pépiniériste.
Quelques mois après l'adoption de l'arrêté préfectoral destiné à empêcher l'introduction de la Xylella en Corse, les pépiniéristes annonçaient une baisse de 20% de la leur chiffre d'affaires, depuis, ils se sont adaptés.
Notamment pour répondre à la demande d'oliviers, rois des jardins corses. « Il est planté pour les naissances, après les gens qui ont de beaux jardins, qui ont de belles maisons, souvent, ils aiment avoir un bel olivier au centre de leur jardin. Donc c’est encore très demandé. Au niveau du particulier, la crise de la Xylella n’y fait rien. Ils sont d’ailleurs du mal à comprendre pourquoi est-ce qu’on ne peut pas rentrer d’oliviers comme avant », continue la pépiniériste.
Les oliviers viennent désormais d'Espagne et non plus d'Italie. Avec le transport, leur coût a augmenté. Il faut compter au moins 1 500 euros pour un jeunot de 60 ans.