La bactérie xylella fastidiosa, qui a décimé des milliers d'oliviers en Italie et reste sans remède connu, a été détectée pour la première fois sur des oliviers et chênes verts de Corse, a annoncé le Syndicat Interprofessionnel des Oléiculteurs de Corse (SIDOC).
Les oliviers de deux ronds-points du grand Ajaccio, à Baléone et Caldaniccia, des oléastres (oliviers sauvages), myrtes et chênes verts prélevés sur un large foyer à Ventiseri, sur la côte Est de la Corse ont été infectés par Xylella fastidiosa, a annoncé le SIDOC.
"C'est la première fois que l'olivier et le chêne vert sont touchés en Corse et qu'une filière économique, l'oléiculture, est touchée", a précisé Sandrine Marfisi, présidente du syndicat.
Le syndicat dénonce "l'absence de fiabilité" des analyses pratiquées jusqu'à aujourd'hui par l'ANSES, laboratoire national seul habilité à effectuer les analyses sur les échantillons prélevés en Corse, dans la lutte contre la Xylella fastidiosa, la bactérie tueuse d'oliviers.
"Systématiquement [ces analyses] reviennent négatives contredisant en cela les symptômes que nous observons sur le terrain", explique-t-elle.
Le Syndicat indique avoir fait sollicité l'Inra d'Angers, dont "l'expertise est internationalement reconnue et (les) méthodes réputées plus sensibles à la Xylella que celles de l'ANSES".
Les résultats ont été confirmés par deux méthodes d'analyses moléculaires. Ils ont été communiqués vendredi par le laboratoire de l'INRA d'Angers à la direction générale de l'alimentation du ministère de l'Agriculture. Les analyses pour identifier la sous-espèce de cette bactérie sont en cours.
10.000 hectares d'oliviers en Corse
Selon les services de l'Etat, la bactérie, repérée pour la première fois en Corse en juillet 2015, ne s'attaquait pas jusqu'alors aux oliviers. Au total, 25 foyers avaient déjà été détectés en région Provence-Alpes-Côte d'Azur et 350 en Corse, mais aucun sur des oliviers, jusqu'à présent.La bactérie en Corse, qui était de la sous-espèce dite "multiplex", a surtout touché des plantes ornementales.
Avec 10.000 hectares d'oliviers en Corse, 107.000 hectares de chênes verts et l'oléastre, une plante endémique du maquis corse qui couvre plus de 300.000 hectares, le syndicat juge les risques de contamination "incommensurables".