Une manifestation de la Confédération paysanne a eu lieu sur un rond-point de l'entrée d'Alès dans le Gard, ce mardi 17 décembre en fin de matinée. La signature du traité du Mercosur et la très probable fermeture de l'abattoir d'Alès cristallisent la colère des agriculteurs.
Nouvelle mobilisation pour la Confédération paysanne du Gard. Ce mardi 17 décembre 2024, l'organisation a manifesté sur un rond-point à l'entrée d'Alès. Elle dénonce la signature de l'accord de libre-échange du Mercosur par l'Union européenne, mais aussi la menace de fermeture sur l'abattoir de la ville.
Changer de modèle
Les manifestants ont installé des banderoles et ont distribué des tracts aux automobilistes pour les sensibiliser aux accords de libre-échange. Les organisateurs ont affiché leur opposition à la FNSEA, accusée de mener un double discours vis-à-vis de la situation en France et dans l'Union européenne sur le dossier du Mercosur.
"Je pense que dans l'urgence, il faut apporter un signe au national avec les futures élections professionnelles qui arrivent. Et un signe, notamment à la FNSEA, qui est depuis 60 ans en roue libre totale de prendre des décisions dans une démarche d'industrialisation et de modernisation massives", explique Simon La Berre, vigneron et membre de ce syndicat agricole.
Il continue : "On veut aller vers un autre modèle plus humain, plus local. Et si pour ça, c'est l'arrêt de toutes les négociations des accords de libre-échange mondiaux, pour savoir qu'elles sont pour nous, paysans, nos intérêts à ces accords, oui, il est temps d'arrêter ces négociations-là et de voir pour revenir sur certaines décisions qui ont été prises ces 30 dernières années".
L'avenir de l'abattoir d'Alès incertain
L'autre feuilleton à l'origine de cette mobilisation est celui de la fermeture annoncée de l'abattoir d'Alès. Des éleveurs avaient déjà tenté une première mobilisation citoyenne en début d'année, en récoltant 25 000 euros via une cagnotte Leetchi. L'objectif était clairement annoncé : sauver cet établissement "de proximité", pour éviter une fermeture qui "serait un désastre pour nos éleveurs, nos paysages et nos circuits courts".
Depuis, la situation ne s'est pas améliorée : après un premier placement en redressement judiciaire de l'abattoir en mars dernier, "la juridiction commerciale a renouvelé la période d’observation du redressement judiciaire de la société gestionnaire de l’abattoir d’Alès jusqu’au 23 mars 2025", rapportait Midi Libre en novembre. Finalement, l'entreprise a été liquidée ce jeudi 12 décembre par le tribunal de commerce du Gard.
L'avenir du site est malgré tout toujours en suspens, puisqu'il reste une option : la privatisation. Mais peu sont optimistes : dans son appel à manifester, la Confédération paysanne du Gard estime que "l'abattoir d'Alès a fermé".