Deux semaines avant de se retrouver pour un bouillant quart de finale de Coupe d'Europe, le Racing 92 et Toulon s'affrontent ce samedi en Top 14 pour une répétition à visages masqués sous le toit du stade Pierre-Mauroy de Lille.
Il est acquis qu'il n'y aura aucune conclusion définitive à tirer du choc entre ces deux poids-lourds du championnat, lancés vers un titre cette saison, qu'il soit européen ou national.
Coincé entre la fin du Tournoi des six nations et la Coupe d'Europe, ce match de transition opposera une équipe du Racing 92 décidée à se refaire une santé après une raclée reçue à Montpellier (60-7) et une formation toulonnaise très expérimentale, offrant une chance aux jeunes (Méric, Annetta...) ou aux doublures (Ollivon, Bruni...).
Alors, au moment d'évoquer la saveur un peu passée de l'affiche entre le 2e et le 3e du classement, les politesses d'usage et une bonne dose de langue de bois sont de mise.
Il y a beaucoup de changements dans l'équipe que l'on présente, mais on a constitué une équipe de qualité. Ce sont les ingrédients que l'on va mettre qui feront que l'on existe ou pas
tente l'entraîneur des avants du RCT Jacques Delmas. A son crédit, cette stratégie a pu ponctuellement marcher, à l'image du succès arraché avec une équipe B au Stade Français en septembre (20-13), ou du point de bonus glané à Clermont en mai (22-19).
On va faire un gros match, et Toulon aussi dit Laurent Travers
"A Toulon, que ce soit Pierre, Paul ou Jacques, on sait très bien que l'équipe sera plus que compétitive", ose son homologue du Racing 92, Laurent Travers, en parfait représentant commercial d'une rencontre pour laquelle 40.000 places ont déjà été vendues.Je ne pense pas qu'il y ait de bluff, on va faire un gros match, Toulon va faire un gros match aussi
poursuit-il.
L'artillerie lourde
Quelle part d'intox, justement, s'immiscera ce samedi ? Doit-on cacher ses cartes, pour mieux les abattre le 10 avril ?Toulon a répondu à sa manière en mettant ses cadres au repos. Travers, lui, est un brin gêné mais jamais à court de lieux communs. "A chaque match suffit sa peine", résume-t-il.
Même si on joue à 15 jours d'intervalle, les matches peuvent être complètement différents. Les conditions météo peuvent entrer en ligne de compte, l'arbitrage...
Il est hors de question de dire que l'on va attendre le quart de finale pour faire telle ou telle chose sur le terrain. Sincèrement, on n'est pas dans cette approche",promet-il.
"Le championnat cette année est tellement homogène et compétitif que l'intox, on n'a pas forcément l'occasion d'en faire", poursuit le centre Henry Chavancy.
"Qu'est-ce-que vous voulez qu'on fasse ? Qu'on fasse exprès de perdre", rétorque-t-il encore, quand on lui fait remarquer son sourire en coin.
Ce soupçon n'effleure personne. "Le Racing va mettre l'artillerie lourde", souligne Delmas. "Surtout qu'ils sortent d'un match où ils sont passés à travers. Ils auront une motivation toute trouvée. Tout en sachant que dans 15 jours, ce sera encore autre chose..."
LES ECHOS COTE RCT
Les internationaux français Guirado, Mermoz, Chiocci sont laissés au repos. Duane Vermeulen, Juanne Smith, Steffon Armitage ou encore Mamuka Gorgodze, Romain Taofifénua, Jonathan Pélissié ou Josua Tuisova et Drew Mitchell ne seront pas présents.Annoncé dans le groupe, Ma'a Nonu ne devrait pas fouler la pelouse du stade Mauroy. Ainsi, place aux jeunes avec les Espoirs Annetta, Cramond, Meric et Jaminet. A noter cependant les retours de Bryan Habana et Quade Cooper, en stage avec leurs sélections à 7 les semaines précédentes. L'Australien James O'Connor est également de retour après avoir été laissé au repos. Enfin, cette semaine Matt Giteau (ouvreur ou centre) et Leigh Halfpenny (arrière) ont fait leur retour à l'entrainement après plusieurs mois d'absence.