Après avoir dû abandonner la compétition suite à une avarie il y a plus d’un mois, la skippeuse a décidé contre vents et marées de repartir hors course. Elle navigue actuellement au large du Pacifique Sud, Cap Horn en vue. Objectif : sauver au moins 60 enfants cardiaques. Confidences.

"Je vais très bien ! Même si je suis dans une grosse dépression dans le Pacifique Sud, avec 40 nœuds ! C’est un peu sport, mais mes côtes cassées ne me font plus mal", raconte Sam Davies, le sourire dans la voix.

La navigatrice s’était blessée début décembre, lorsque son bateau avait heurté un OFNI, objet flottant non identifié. Une blessure douloureuse que, ironie du sort, elle a pu partager avec son compagnon et ancien concurrent Romain Attanasio, lui aussi récemment blessé aux côtes, en chutant lourdement contre un winch un jour de mer démonté.

"On a discuté sur whatsapp. On a comparé nos blessures de mer ! On n’a pas le même côté touché. Il a moins de douleur j’ai l’impression. Moi J’ai galéré, car même allongée j’avais mal", précise la skippeuse.

 

50 enfants sauvés

Ce qui lui redonne le sourire ces derniers jours c’est aussi le nombre d’enfants sauvés via son sponsor Initiatives cœur. Un défi solidaire qui se réalise grâce aux nouveaux fans et partages sur les comptes Facebook et Instagram de ce dernier.

Un clic égal un cœur. A chaque nouveau partage ou fan, les partenaires mécènes versent 1 euro à l’association Mécénat Chirurgie cardiaque. Depuis le début du Vendée Globe 2020¸ Samantha Davies a fait chavirer les cœurs, c’est le cas de le dire. Elle a obtenu le suivi de la page Facebook de son sponsor par plus de 700 000 followers. De quoi permettre déjà à 50 enfants cardiaques d’être opérés.

50 opérations, c’est génial ! Mais je n’oublie pas mon objectif de départ avec mes partenaires : arriver à 60 opérations de cœurs d’enfants

Sam Davies

"On va y arriver, j’y crois ! Car en parallèle de mon initiative, se rajoutent les dons d’autres personnes, se réjouit la navigatrice, je reçois des messages des enfants sauvés ou en convalescence suite à leurs opérations du coeur; et ce mois-ci des premiers enfants sont arrivés en France grâce à nos fonds récoltés. J'espère bien les voir à mon arrivée."

Hyper suivie dans les écoles comme sur les réseaux sociaux, elle reçoit, chaque jour des messages de soutien. "Tous ces encouragements, et ces chiffrent des montants qui augmentent pour financer les opérations du cœur des enfants ça me fait tenir les jours plus difficiles". Car elle l’avoue, "ça n’est pas facile de repartir hors course".

 

"Il y a moins d’adrénaline"

Après son abandon forcé pour raisons techniques début décembre, la navigatrice a fait réparer son IMOCA en Afrique du Sud. "Quand je suis repartie de Cape Town, je suis repartie en mode voiture-balai. Plus de concurrents, plus d’enjeux ou de performance, moins d’adrénaline qui, lorsqu’on est en mode compétition, nous fait repousser nos limites".

"La course c’est super intéressant, les journées sont plus rythmées, on manœuvre plus. Et puis si on a un pépin, on vient vous chercher. Comme lorsque des concurrents ont été détournés pour aller aider Kevin Escoffier. Hors course, on ressent plus la solitude. Personne ne viendra vous aider par solidarité (sourire)", avoue la skippeuse, avant d’ajouter, amusée "mais là j’ai rattrapé les derniers, des collègues de route, qui ont des bateaux plus anciens et qui vont moins vite. Et comme je suis moins pressée, je les double moins vite que si j’étais en pleine compétition".

Parmi ses compagnons de route du moment, Alexia Barrier. "Elle est à côté de moi, on traverse la même tempête et du coup on prend soin l’une de l’autre, on s’encourage mutuellement . On partage nos galères, et la taille de nos vagues  car la mer est énorme. Ça fait du bien !".

 

Liberté

Hors compétition, c’est aussi prendre le temps et profiter, loin de la crise sanitaire. «"A terre, tout le monde me dit : t’as de la chance d’être en mer ! C’est vrai que c’est une liberté que je savoure d’autant plus vu le contexte lié à la Covid".

L’occasion aussi de moins solliciter son bateau. "Je veux garder mes voiles en bon état, je n’ai pas de dead line de date d’arrivée".

Quid en cas d’avarie hors course ?

"J’ai la chance que la direction de la course ait accepté de me suivre pour ma sécurité, comme n’importe quel concurrent du Vendée Globe encore en lice. Et j’ai le droit aussi en tant que navigatrice hors-course de solliciter le météorologue du Vendée Globe, je peux lui poser toutes mes questions, pour ne prendre aucun risque. C’est très rassurant".

Courant janvier, elle s’apprête à passe le point Nemo, le point le plus loin de la terre, puis le cap Horn, pour se réchauffer dans les mers du Sud.

"Je n’ai aucune pression. Je suis juste pressée de revoir ma famille", achève la maman de Ruben, 9 ans.

 

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